Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Articles avec #animation tag

Toy story 3

Publié le par Rosalie210

Lee Unkrich (2010)

Toy story 3

Toy Story 3 élève encore le niveau d'un cran par rapport au film précédent qui était déjà un chef-d'oeuvre. Tout en ménageant quelques moments hilarants (Buzz en latin lover et Ken en fashion victim sont deux moments cultes à ne rater sous aucun prétexte), le 3° film entre dans une dimension crépusculaire aux confins du tragique qui préfigure le magnifique Vice Versa réalisé 5 ans plus tard. Ces deux films évoquent la difficulté inhérente au fait de grandir, une mue qui ne peut se faire qu'au prix de la perte et du deuil ("grandir, c'est mourir un peu"). La force de Toy story 3 résidant dans le fait de pouvoir nous identifier aux jouets mais aussi dans un final qui prend littéralement à la gorge, à Andy au seuil de sa vie d'adulte. Quel chemin parcouru depuis le premier opus où les humains n'étaient que de vagues silhouettes en arrière-plan!

A la fin de Toy Story 2, Woody avait fait un choix, celui de rester un jouet vivant auprès d'Andy, acceptant de ce fait d'être tôt ou tard cassé, oublié, abandonné. 10 ans ont passé et les angoisses des jouets semblent devenues une triste réalité "On est finis, has been, on nous abandonne." Entassés pêle-mêle dans un coffre et plongés dans le noir depuis des années, les jouets attendent que leur sort soit scellé par l'entrée d'Andy à l'université. Sa mère lui a en effet ordonné de vider sa chambre et de trier ses affaires, lui donnant des boîtes en carton pour le grenier et des sacs poubelle pour les objets à jeter. Prenant les devants, les soldats de plastique décident de prendre la poudre d'escampette "Andy a grandi. Mission accomplie. Face aux sacs poubelles, on n'a aucune chance. On lève le camp." Pour les autres, rescapés de tris antérieurs (dont notamment Siffli, le télécran et la bergère ont fait les frais), deux choix s'offrent à eux ce qui les rend exactement semblables aux humains. Ou comme Woody rester fidèle à Andy en gardant l'espoir qu'il conserve ses jouets pour les transmettre à ses propres enfants. Ce qui implique une foi en sa capacité à ne pas oublier ses émotions d'enfance et donc à accorder une valeur plus grande à ses jouets que celle d'objet périssable. Ou cyniquement, espérer "se vendre" au plus offrant "allons voir ce que l'on vaut sur internet" lance ainsi Bayonne le cochon-tirelire qui en connaît un rayon sur les lois du capitalisme et de l'objet de consommation jetable. Le choix est d'autant moins facile à faire qu'Andy ne semble plus tenir à ses jouets sauf à Woody qu'il décide de prendre avec lui à l'université. Le moral au plus bas à cause d'un quiproquo qui a failli les faire terminer dans la benne à ordures, les compagnons de Woody décident de tenter l'aventure de la crèche "Sunnyside" où ils espèrent trouver un foyer pérenne. Au lieu de quoi ils se retrouvent dans un "lieu de ruine et de désespoir régi par un ours maléfique parfumé à la fraise" qui sous l'apparence d'une peluche rose bonbon se révèle être un monstre. Ce personnage tyrannique et mafieux, entourée d'une garde rapprochée soumise par la corruption ou par la force, condamnant à mort les nouveaux jouets (perçus comme des rivaux potentiels) en les donnant en pâture aux touts petits s'avère être d'une noirceur absolue. Aucune rédemption ne lui est accordée ce qui fait de lui un personnage résolument tragique. Il illustre les pires choix que l'on peut faire à partir d'une même histoire traumatique (lui aussi a été abandonné et oublié). Même en regardant la mort en face, Woody et ses amis se donnent la main. Et c'est encore Woody qui souffle à Andy le bon choix à faire. Celui-ci se résout difficilement à se séparer de lui pour le transmettre en même temps que ses amis à un autre enfant, digne de cet héritage. Tellement digne même qu'il possède un Totoro chez lui (bel hommage à Miyazaki en passant). Et pour marquer ce rite de passage, Andy joue une dernière fois avec ses jouets avant de les quitter définitivement.

Toy Story 3 comporte quelques scènes vraiment grandioses: l'ouverture épique dans les grands espaces du Far West magnifie les personnages dans des proportions jamais vues jusque là; la crèche transformée en forteresse-prison est le théâtre d'une scène d'évasion spectaculaire (avec clins d'oeils à Mission Impossible, à la Grande Evasion etc.). Enfin l'incinérateur de la déchetterie prend la dimension d'un gouffre apocalyptique menaçant pour de bon d'anéantir définitivement les personnages.

Voir les commentaires

Toy story 2

Publié le par Rosalie210

John Lasseter et Ash Brannon (1999)

Toy story 2

Le deuxième volet de la saga Toy Story surpasse le premier opus à tous les niveaux. L'animation en images de synthèse a fait des progrès considérables en quelques années permettant à des humains comme Al le collectionneur cupide d'occuper une place importante dans l'histoire. L'univers s'élargit dès la superbe scène d'ouverture intergalactique qui fait de Buzz un virtuel ranger de l'espace avec plein de petits clins d'œil jubilatoires à Star Wars et 2001 l'odyssée de l'espace. Clins d'oeils prolongés avec la scène ou Buzz et sa Némésis Zurg rejouent le "je suis ton père" "Aaaaaaah!" Plusieurs scènes d'action haletantes mettent les jouets en relation avec des espaces démesurés pour eux (tour de 23 étages, immenses rayonnages de la ferme aux jouets, route à traverser, aéroport). Mais ce sont surtout les caractères des personnages et les thèmes du film qui gagnent en profondeur. Woody est confronté à un véritable dilemme existentiel qui dépasse de loin son statut de jouet pour toucher à l'universalité de la condition humaine. D'une part il découvre ses origines et son glorieux passé. Il est l'un des multiples produits dérivés d'une série TV de la fin des années 50, "Woody's Roundup" dont il était la vedette. Il s'agit d'un hommage nostalgique à l'émission pour enfants américaine "Howdy Doody" qui connut un grand succès entre 1947 et 1960 avant d'être éclipsée par la conquête spatiale. D'autre part il doit choisir son avenir entre deux voies possibles. Un destin d'objet de collection de musée vitrifié pour l'éternité ou un destin de sujet qui se sent vivant car l'enfant qui joue avec lui le voit ainsi "la vie ne vaut d'être vécue que si l'on est aimé". Mais choisir d'être vivant et aimé implique aussi l'acceptation du vieillissement ("si vous jouez avec, il ne durera pas"; "Les jouets ne sont pas éternels"), de la perte, de l'abandon et de l'oubli sous un lit, sur une étagère, dans un vide-grenier... ("on n'oublie pas des enfants comme Emily ou Andy, ce sont eux qui nous oublient"; "Crois-tu qu'Andy t'emmènera avec lui à l'université ou en lune de miel?") et enfin la mort (Woody rêve qu'il est jeté à la poubelle et englouti, Jessie qui a été mise dans un carton et donnée à une œuvre de charité a peur de retourner dans le noir etc.) C'est ce questionnement qui donne tout son relief psychologique au personnage du "méchant", le chercheur d'or, Papy Pépite qui vit depuis son premier jour dans une boîte que personne n'a jamais ouvert. Jaloux et aigri de n'avoir jamais été acheté (choisi et aimé par un enfant), il déteste "les jouets frimeurs" et de ce fait est prêt à tout pour forcer Woody à entrer au musée avec lui. En guise de punition, il devra apprendre "la vraie vie d'un jouet" entendez, devenir mortel.

Voir les commentaires

Toy Story

Publié le par Rosalie210

John Lasseter (1995)

Toy Story

La sortie du premier Toy Story en 1995 a fait date dans l'histoire du cinéma d'animation au même titre que la sortie de Blanche-Neige en 1937. Pour trois raisons:

- Premier long-métrage d'animation entièrement en images de synthèse.
- Premier long-métrage des studios Pixar.
- Premier film d'une série culte (trois films à ce jour, un quatrième en préparation).

Bien sûr ce rôle de précurseur explique que certains aspects du film aient aujourd'hui vieilli (l'animation des humains et du chien Scud). Mais l'essentiel n'est pas là. L'essentiel est que ce film pose aussi bien les bases de l'univers Toy Story que celui des studios Pixar. Dès cet opus, ceux-ci se démarquent des studios Disney (les seconds n'avait pas encore racheté les premiers mais John Lasseter avait travaillé pour Disney comme animateur au début des années 80 et Toy Story a été le fruit de la collaboration des deux studios).

Le postulat de Toy Story repose sur des jouets qui prennent vie dès que les humains leur tournent le dos. Des jouets attachants dotés d'une véritable complexité humaine. En dépit de leur apparence colorée, ils se comportent comme les employés consciencieux d'une entreprise soucieuse d'accomplir sa mission: se mettre au service de leur petit propriétaire, Andy. Leur plus grande peur est d'être oubliés, remplacés, jetés au rebut. Une angoisse d'anéantissement qui traverse toute la série Toy story. Dans le premier, le pic d'angoisse a lieu lors des anniversaires et des noël d'Andy. Chaque jouet est à l'affût de celui qui pourrait le détrôner et tout particulièrement Woody le cow-boy, jouet préféré d'Andy et qui de ce fait est celui qui a le plus à perdre. L'arrivée de Buzz l'éclair provoque la jalousie de Woody qui rêve de se débarrasser de l'intrus. Non sans l'avoir auparavant remis à sa place car Buzz est persuadé d'être un véritable ranger de l'espace et non un simple jouet. Ce qui donne lieu à un dialogue parmi les plus brillants du film " Tu viens d'où? Singapour? Hong-Kong?", "De Gamma 4", "Moi de Playschool", "Moi de Mattel ou plutôt de la petite société qu'ils ont absorbé." Mais son conflit avec Buzz va l'entraîner "du côté obscur" incarné par Sid, un gamin sadique qui fait exploser ses jouets ou les transforme en mutants hybrides.

Derrière l'univers enfantin, on voit poindre toute une série de thèmes traités de façon adulte: peur de l'abandon et de ne plus être aimé, maltraitance, préjugés, perte des illusions et de l'innocence etc. Le tout est emballé dans des décors et scènes plus réussis les uns que les autres: l'inquiétante maison de Sid et sa moquette sortie de Shining, la pizzéria "Pizza planet" et ses petits extra-terrestres fatalistes attendant d'être choisis par le grappin magique, la course-poursuite finale qui fait penser à Indiana Jones (tout comme le globe terrestre qui roule sur Buzz), le raid militaire des soldats en plastique... Quant à Woody et Buzz, ils instaurent le "buddy movie" au sein du cinéma d'animation grâce à leurs caractères complémentaires (cool pour le souple Woody et inflexible et déterminé pour le rigide Buzz) qui regardent dans la même direction: celle de la frontière à repousser. Comme les studios Pixar: vers l'infini et au-delà!

Voir les commentaires

Miss Hokusai (Sarusuberi MISS HOKUSAI)

Publié le par Rosalie210

Keiichi Hara (2015)

Miss Hokusai (Sarusuberi MISS HOKUSAI)

C'est beau, très beau même. Historiquement et culturellement c'est passionnant de découvrir le talent et le caractère hors du commun d'une femme artiste resté longtemps dans l'ombre de son illustre père avec lequel elle a travaillé en étroite collaboration pendant plus de 25 ans. L'histoire de la contribution des femmes au monde des arts et de la sciences reste encore largement à écrire. Chaque fois que l'une d'entre elle fait l'objet d'un coup de projecteur, on redécouvre les ravages du patriarcat sur l'écriture de l'histoire et sur les droits/crédits d'auteur. Mais lentement les choses évoluent: Camille Claudel réapparaît derrière Rodin, Emilie du Châtelet derrière Voltaire, Berthe Morisot derrière ses homologues impressionnistes masculins... Et O-Ei derrière Tetsuzo. O-Ei qui entretenait un relation d'égal à égal avec son père, l'appelait familièrement par son prénom (so shocking au Japon!), le critiquait, le bousculait, qui dessinait des œuvres à sa place, qui fumait la pipe, buvait de l'alcool, ne faisait pas la cuisine et préférait voir leur atelier devenir un dépotoir plutôt que de faire le ménage. O-Ei qui était très franche et n'avait pas froid aux yeux surnommait l'un des peintres apprentis d'un confrère d'Hokusai "Zen l'Empoté." N'ayant aucune des "qualités" de la bonne épouse, il n'est guère étonnant que son mariage se soit soldé par un échec. O-Ei apparaît à l'image de ses épais sourcils (si peu dans la norme) comme un cheval sauvage absolument indomptable. Cependant le portrait se nuance lorsque l'on voit O-Ei face à la sexualité et à la sororité qui ici fonctionne comme une substitution de maternité. Contrairement à son milieu d'hommes artistes vivant en symbiose avec les geishas, O-Ei est assez prude et a bien du mal à se décoincer, même pour la bonne cause (peindre des scènes érotiques crédibles). D'autre part son amour pour sa petite sœur de 6 ans O-Nao, aveugle et fragile, donne lieu aux passages les plus délicats et émouvants du film. O-Nao qui a l'inverse provoque chez son père une grande culpabilité car il est persuadé que son énergie créatrice a vampirisé sa fille.

Cependant, aussi intéressant et beau esthétiquement parlant soit-il, il manque quelque chose à ce film pour parvenir à totalement me séduire. L'histoire est quand même assez décousue. Décomposée en petites scénettes, elle manque d'enjeux forts. Et le réalisateur manque de sensibilité dans son approche des personnages. Le spectateur est placé trop loin d'eux ce qui rend ce long-métrage assez sec.

Voir les commentaires

Ma vie de courgette

Publié le par Rosalie210

Claude Barras (2016)

Ma vie de courgette

Le sujet était casse-gueule et ce ne sont pas les prix et les critiques dithyrambiques qui allaient me rassurer. Ces mêmes critiques avaient bien encensé il y a quelques années des films français absolument détestables sur des sujets relatifs à l'enfance meurtrie (Polisse, La guerre est déclarée...) Cependant un élément m'a convaincu de tenter l'expérience: la présence de Céline Sciamma au scénario. Céline Sciamma a prouvé avec Tomboy qu'elle pouvait traiter avec justesse de thèmes délicats concernant la construction identitaire de l'individu dans l'enfance. C'est aussi ce qui ressort de Ma vie de courgette qui aborde de front mais sans pathos la maltraitance des enfants et leur protection juridique. La sinistre réalité qu'ils ont connu n'est jamais édulcorée même si elle est évoquée avec des mots d'enfant et à hauteur d'enfant. Des mots simples qui vont droit au but et une technique d'animation en stop motion qui tape dans le mille pour représenter leur monde. Les corps des marionnettes animées portent les stigmates de ce lourd passé (cernes, cicatrices...), les milieux d'où sont issus ces enfants sont très défavorisés voire marginaux ce qui fait d'eux doublement des parias. Mais le film n'est pas sinistre pour autant. Il montre que le meilleur peut sortir du pire et que pour reprendre les mots de Boris Cyrulnik, les tuteurs de résilience existent. Solidarité entre enfants, créativité artistique permanente, adultes bienveillants sont autant de perches salvatrices. Sans parler de l'étonnante capacité des enfants à rebondir et à se créer des bulles de survie même au cœur de la pire des situations. Ainsi le héros, Courgette (alias Icare) qui a transformé son père disparu en super-héros dessiné sur un cerf-volant, qui fait des châteaux avec les canettes de bière que sa mère alcoolique laisse traîner partout ou Camille qui sans se démonter trouve un moyen astucieux de se libérer de sa tante-marâtre avec l'aide de Courgette et de Simon, le (faux) petit dur de la bande.

Un film d'animation hors des sentiers battus du genre et beaucoup plus profond que nombre de films live sur le sujet.

Voir les commentaires

La tortue rouge

Publié le par Rosalie210

La tortue rouge

Lenteur. Solitude. Silence. Sagesse. Simplicité. Epure. Contemplation. Amour. Symbiose.

Au début pourtant, l'homme réchappé du naufrage et échoué sur l'île déserte veut faire comme tous ceux qui en sont passé par là (dans la culture occidentale du moins). Il veut construire un radeau pour quitter l'île. Il s'acharne. Il recommence, encore et encore. Mais une mystérieuse force le ramène toujours sur le rivage après avoir détruit l'embarcation. Cette force, il finit par le découvrir, c'est une immense et mystérieuse tortue rouge. L'homme la voit comme son ennemie et lorsqu'elle vient à sa rencontre, il la frappe, la retourne et la laisse pour morte. C'est alors qu'il réalise qu'elle est venue le sauver, lui qui se mourrait de désespoir. Plein de remords, il essaye de la ranimer. Alors le miracle se produit: la tortue devient femme. L'homme cesse de lutter, il lâche prise et laisse les flots emporter son radeau. Plus jamais il ne tentera d'aller contre les éléments ou de les dominer ou de les transformer. Il se laissera porter, il contemplera, il acceptera. La tortue métamorphosée deviendra sa compagne et la mère de leur enfant. Elle restera avec lui jusqu'à la fin. Puis elle retournera à la mer.

Ce conte philosophique d'une limpidité absolue et d'une beauté à couper le souffle nous parle de la condition humaine et du rapport de l'homme à l'univers. Il est le fruit de trois sensibilités au carrefour de l'orient et de l'occident. Celle du réalisateur néerlandais Michael Dudok de Wit auteur de plusieurs courts métrages sur les cycles de la vie. Celle du studio animiste (à tous les sens du terme) japonais Ghibli dont c'est la première collaboration avec des éléments extérieurs. Et enfin celle de Pascale Ferran coscénariste qui dans Lady Chatterley magnifiait déjà la symbiose homme/nature.

Cette œuvre minimaliste, distanciée et silencieuse ne peut pas plaire à tout le monde mais elle recèle tant de beauté qu'elle doit être découverte

Voir les commentaires

Angry Birds le film (The Angry Birds Movie)

Publié le par Rosalie210

Clay Kaytis et Fergal Reilly (2016)

Angry Birds le film (The Angry Birds Movie)

Après l'avoir vu au cinéma en 2016 sans en avoir gardé un souvenir impérissable, je viens de le revoir en DVD. Certes, il s'agit d'un produit dérivé du jeu vidéo éponyme à évidentes visées commerciales mais au moins c'est un film agréable à voir (contrairement à Lego Batman). Les oiseaux sont sympathiques dans l'ensemble (je ferme les yeux sur l'horripilante Matilda doublée par Audrey Lamy), leur graphisme est mignon, il y a des passages humoristiques pas toujours fins mais parfois réussis, quelques références mais pas trop ce qui permet de les apprécier à leur juste valeur (particulièrement celle qui fait allusion à Shining). L'histoire elle reste très convenue et pleine de facilités scénaristiques mais avec ce type de film il ne faut pas trop en demander. Alors on va dire 3 étoiles pour le dosage assez réussi de tous les éléments pré-cités et 1 étoile pour le scénario soit une moyenne de 2 étoiles.

Voir les commentaires

Lego Batman le film (The Lego Batman Movie)

Publié le par Rosalie210

Chris McKay (2017)

Lego Batman le film (The Lego Batman Movie)

Un dessin animé hystérique et épuisant qui use et abuse d'un gloubiboulga de références à la pop culture. Les personnages Batman ne suffisant pas à remplir le vide intersidéral de cette soupe abrutissante on a fait appel aux autres super-héros et aux méchants d'autres sagas cultes du catalogue Warner du Seigneur des Anneaux à Harry Potter, tout aussi peu et mal exploités. L'histoire est décousue, l'esthétique laide, la morale hyper-convenue. Quant à l'humour il oscille entre le caca-prout-prout et les clins d'œil parodiques à la Schrek (personnellement, je déteste ça). En dehors des geek ou des super fans de Batman qui collectionnent tous les opus de leur héros, s'abstenir y compris si on a des enfants. Voilà de quoi leur refiler la migraine (d'autant qu'ils ne comprendront pas les 3/4 des références).

Voir les commentaires

Avril et le monde truqué

Publié le par Rosalie210

Franck Ekinci et Christian Desmares (2015)

Avril et le monde truqué

A côté de la science-fiction d'anticipation qui imagine le futur existe la science-fiction uchronique qui imagine ce qu'aurait pu être le passé à partir d'une modification d'un événement de l'histoire appelé "point de divergence". Le prologue d'Avril et le monde truqué se situe exactement à cet endroit. A la veille de l'éclatement de la guerre franco-prussienne de 1870, l'Empereur Napoléon III se rend dans une base scientifique secrète pour évaluer les résultats d'un sérum censé rendre ses soldats invincibles. Déçu par le résultat, il fait tirer sur la cage renfermant les cobayes (des varans) qui s'échappent et provoquent une gigantesque explosion. A partir de là, les événements "alternatifs" s'enchaînent. L'empereur et son général sont tués donc la guerre n'aura pas lieu donc il n'y aura pas la défaite de Sedan donc l'Empire ne s'effondrera pas, donc il n'y aura pas de troisième République ni de deuxième ni de troisième Reich ni de seconde guerre mondiale. Et la divergence ne se limite pas aux faits politiques. Comme après l'explosion, tous les savants disparaissent mystérieusement dès qu'ils sont sur le point de mettre au point une nouvelle invention (l'électricité par exemple), la civilisation reste bloquée à l'âge de la vapeur avec des conséquences dramatiques: épuisement des ressources en charbon de terre et de bois, catastrophe écologique due à la déforestation, guerre entre l'Empire français et la ligue des Amériques pour l'exploitation des forêts du Canada, airpocalypse dans les villes, le charbon étant l'énergie la plus polluante.

Mais si historiquement parlant, on mesure la (toute relative) chance de la découverte du pétrole (même si son qualificatif "d'énergie propre" dans le film laisse rêveur ou alors c'est que la pollution au diesel relève des "faits alternatifs" à la 1984), sur le plan fictionnel et esthétique, l'ère charbon-vapeur permet de développer un magnifique univers steampunk rétrofuturiste. Deux tours Eiffel au lieu d'une avec des câbles tendus entre elles pour laisser passer un téléphérique rouge vif qui relie Paris à Berlin (en plus de 80 jours quand même); des ballons dirigeables, des tramways, des voitures à vapeur etc. Et dans tout ce capharnaüm, une adolescence mal embouchée, Avril, dont les parents font partie des savants disparus et qui pourchassée par la police (mais aussi par les kidnappeurs des scientifiques) va essayer de les retrouver en compagnie de son chat parlant Darwin et d'un jeune voyou/indic tombé amoureux d'elle Julius.

Foisonnant et brillant dans sa forme, passionnant sur le fond car alternant aventures haletantes et réflexion sur les dangers pour l'homme de la science sans conscience, Avril et le monde truqué est un bijou. Il faut dire que la patte de Jacques Tardi sur l'univers graphique, l'histoire ou le caractère des personnages est très forte. Le film a reçu le cristal du meilleur long-métrage au festival d'Annecy en 2015.

Voir les commentaires

Sahara

Publié le par Rosalie210

Pierre Coré (2017)

Sahara

Pas évident de rendre sympathiques des serpents et des scorpions. C'est pourtant ce que sont arrivés à faire les studios d'animation de la Station Animation basés à Arles et à Paris. Pour le premier long-métrage du réalisateur Pierre Coré, ils ont donc fait ce pari risqué et ont travaillé longuement le graphisme de leurs héros pour les rendre attachants sans pour autant complètement les dénaturer. Le graphisme est d'ailleurs également une réussite en ce qui concerne l'esthétique du film. Contrairement à la série des Age de glace dont je déteste le graphisme, je trouve que les paysages, les couleurs, les tatouages sur les peaux des serpents sont splendides.

L'intrigue est des plus classiques pour un film d'animation (une énième quête initiatique) avec un traitement trop vite expédié des questions sociales (plein aux as contre démunis) et "raciales" (oasis contre désert, frontière gardée par une police animale féroce, amitiés et relations amoureuses entre espèces différentes ou catégories différentes d'une même espèce). Les personnages principaux sont sympathiques mais assez lisses (il faut avant tout ratisser large) à l'exception notable du frère d'Eva, Gary, adolescent rebelle nonchalant en pleine crise d'identité et adepte de substances psychotropes à qui la voix de Vincent Lacoste va comme un gant. Il y a également quelques maladresses et longueurs dans le déroulement même si j'apprécie le rythme contemplatif plutôt qu'hystérique choisi pour ce film.

Un premier long-métrage pas complètement abouti donc mais prometteur. Malgré ses imperfections, j'ai plus apprécié ce film que l'artillerie lourde de Tous en scène.A suivre...

Voir les commentaires

<< < 10 20 21 22 23 24 25 > >>