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Le Monde perdu (The Lost World)

Publié le par Rosalie210

Irwin Allen (1960)

Le Monde perdu (The Lost World)

Cette seconde adaptation du roman de Sir Conan Doyle après celle, muette, de 1925 par Harry O. HOYT est un monument de kitsch. Le film de Irwin ALLEN apparaît daté avec ses effets spéciaux ridicules (par seulement liés à l'époque mais aussi à un budget réduit à cause du tournage concomitant de "Cléopâtre") (1963) et ses personnages mal joués et stéréotypés jusqu'au bout des ongles dont les costumes, coiffures et maquillages restent impeccables jusqu'au fin fond de la jungle. Difficile de décider si la palme du ridicule va au caniche à rubans roses de Jill (elle-même vêtue de rose) ou aux pauvres reptiles que l'on a affublés de cornes ou d'autres appendices factices afin de les faire passer pour les sauriens de la préhistoire. Ils sont d'ailleurs très peu présents dans le film, on comprend pourquoi. D'autre part sa vision manichéenne des "gentils" (les occidentaux) et des "méchants" (les indigènes et deux membres du groupe vils et cupides qui sont comme par hasard latino et qui sont purement et simplement éliminés) n'est certainement pas sauvée par le personnage d'une sauvageonne au brushing et au bronzage californiens et dont le costume rappelle celui de l'épouse de la famille Pierrafeu, la série de William HANNA et Joseph BARBERA. D'ailleurs le parallèle est d'autant plus pertinent que les deux oeuvres sont contemporaines avec une toile de fond préhistorique qui sert de prétexte à mettre en scène l'american way of life des années 1960. Lequel consiste entre autre dans le film pour Jill à se faire épouser par un Lord (diamonds are girl's best friends, tout en rose ^^) chasseur de fauves et explorateur face auquel le journaliste (un parvenu nommé Ed Malone) n'a aucune chance. Bref s'il y a un certain savoir faire dans la réalisation et la photographie, ce film parfaitement dispensable est une série B qui a mal vieilli et qui ne peut plaire aujourd'hui soit qu'à ceux qui cherchent de l'imagerie naïve et colorée, soit aux amateurs de comique involontaire.

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Le Retour du Jedi (Return of the Jedi)

Publié le par Rosalie210

Richard Marquand (1983)

Le Retour du Jedi (Return of the Jedi)

Autant "Star Wars L Empire contre-attaque" (1980) fait aujourd'hui consensus en tant que meilleur de tous les films Star Wars (toutes trilogies confondues), autant celui qui est devenu l'épisode VI "Le Retour du Jedi" suscite des avis plus mitigés. Pourtant je trouve qu'il réussit l'exploit de réunir l'esprit merveilleux et bon enfant du premier film et la noirceur shakespearienne du second. Une fois de plus, la force mentale, la solidarité et l'ingéniosité ont raison d'un ennemi a priori beaucoup plus puissant, numériquement et technologiquement parlant. Le combat des Ewoks et des rebelles contre les stormtroopers et leurs engins blindés et motorisés sur la lune d'Endor (qui font plus que jamais penser à ceux de la Wehrmacht d'autant que dans l'espace, les vaisseaux de l'Empire émettent des bruits qui rappellent ceux des avions de la Luftwaffe) renvoie à David et Goliath ou au pot de terre contre le pot de fer. Quant aux scènes (devenues cultes) dans l'antre de Jabba the Hutt sur Tatooine elles se situent au carrefour du western (repaire de gangsters dans un environnement désertique et chasseurs de prime) et du roman de chevalerie revu et corrigé (Jabba jouant le rôle du dragon cupide et concupiscent). Enfin Luke achève sa formation en même temps qu'il réussit à rassembler le puzzle de ses origines. Sa mue se poursuit et il n'a plus grand-chose à voir avec le jeune homme naïf du premier film. Sa ressemblance avec Dark Vador se fait plus évidente (les habits noirs, l'éclairage qui vers la fin du film semble engloutir son visage dans l'obscurité et surtout la fausse main qui le rapproche du cyborg qu'est devenu son père) ce qui entretient le suspens moral de l'épisode: va-t-il sauver l'âme de son père ou au contraire va-t-il basculer du côté obscur de la Force? Ni Yoda, ni Obi-Wan Kenobi ne croient en la rédemption. Celle-ci est pourtant au cœur du christianisme des origines (issu du judaïsme) qui imprègne la saga. Elle dépasse l'opposition entre le bien et le mal en traitant ce dernier avec compassion au lieu de chercher à l'éliminer. Luke sait qu'en tuant son père, il tuerait une partie de lui-même donc il ne peut en quelque sorte se sauver qu'en sauvant son père. En même temps, la Force est aussi un champ d'énergie issu des croyances orientales (le Ki) et l'influence de l'Extrême-Orient est tout aussi forte dans cet épisode que dans les précédents avec le duel final au sabre-laser ou la scène de poursuite dans la forêt qui se réfère à l'un des films matriciels de la saga: "La Forteresse cachée" (1958) de Akira KUROSAWA.

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L'Empire contre-attaque (The Empire Strikes Back)

Publié le par Rosalie210

Irvin Kershner (1980)

L'Empire contre-attaque (The Empire Strikes Back)

"L'Empire contre-attaque" reprend tous les éléments mis en place dans l'épisode fondateur de la saga et les élève jusqu'à l'âge adulte comme doit le faire le personnage principal, Luke dont la mue se fait par de douloureuses épreuves qui le meurtrissent dans sa chair et dans son âme. Coïncidence, l'acteur, Mark HAMILL avait eu avant le tournage du film un grave accident de voiture qui lui avait laissé des séquelles au niveau du visage. Un visage dont l'aspect angélique et enfantin avait contribué à son choix pour le rôle. Et qui se fait plus dur et moins expressif, en parallèle avec une identité terriblement malmenée. Je pense en particulier à la scène de la grotte du mal sur la planète Dagobah. Elle symbolise la descente dans les abysses où Luke affronte Dark Vador, lequel s'avère être la part obscure de lui-même. Cette scène préfigure celle où il l'affronte directement et qui se termine par sa castration symbolique et sa chute en même temps que par la révélation de ses véritables origines familiales. Là, on n'est plus dans le space opera mais dans la tragédie antique ce qui n'est guère surprenant quand on se penche sur les nombreuses références bibliques, grecques et romaines qui parsèment la saga. Le manichéisme primaire du premier film (chevalier blanc contre chevalier noir, "marcheur céleste" contre "sombre envahisseur") est ainsi battu en brèche par la généalogie comme par l'approfondissement de la réflexion sur la nature de la Force. Après Obi-Wan Kenobi (Alec GUINNESS) qui a fusionné avec "le grand tout" à la fin du premier film, c'est au tour du maître Yoda de prendre en main la formation de l'apprenti-Jedi. Avec son apparence de gnome vert, Yoda est une parfaite illustration du fait que les apparences sont trompeuses. L'animation de sa marionnette (créée et manipulée par Frank OZ qui lui prête aussi sa voix et un langage caractérisé par une syntaxe particulière inspirée du latin sans laquelle Yoda ne serait pas Yoda) est tout simplement prodigieuse en ce qu'elle produit une humanité que par la suite les effets numériques ne parviendront jamais à recréer.

En dépit de cette gravité et même d'une certaine noirceur qui touche aussi les autres personnages (C3PO se fait tailler en pièces, Han Solo est torturé puis cryogénisé sans parler de sa rivalité latente avec Luke pour le cœur de Leia étant donné que ces deux derniers ne connaissent pas leurs liens biologiques), l'humour est toujours très présent au travers des compagnons fidèles: Chewbacca, R2D2, C3P0. Enfin le film se caractérise par des scènes d'action épiques dans des décors bien plus grandioses que le film précédent en particulier la bataille des tripodes sur la planète Hoth et la cité dans les nuages de Lando Calrissian (Billy Dee WILLIAMS).

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La Guerre des Etoiles (Star Wars)

Publié le par Rosalie210

George Lucas (1977)

La Guerre des Etoiles (Star Wars)

Depuis sa première sortie en 1977 le premier film de la saga Star Wars a connu plusieurs mutations. Il a tout d'abord changé de titre: "La Guerre des étoiles" (ou plutôt si le titre avait été correctement traduit, "Les guerres de l'Etoile" ce qui a autrement plus de sens!) est devenu "Un nouvel espoir", l'épisode IV d'une saga qui en comporte à ce jour neuf (sans parler des films qui en sont dérivés). Il est ensuite aujourd'hui introuvable sous sa forme originelle (du moins officiellement). Son créateur, George LUCAS a décidé pour la ressortie de la trilogie au cinéma en 1997 d'effectuer des incrustations numériques tout à fait dispensables (et discutables car elles jurent avec le reste du film et brouillent l'identité spatio-temporelle dans lequel il a été conçu) et même de changer le sens d'une scène-clé, celle où Han Solo tue Greedo dans la Cantina. Dans la version d'origine il tire le premier alors qu'à partir de 1997, il réagit au tir de Greedo ce qui le place en situation de légitime défense (et depuis la scène a été encore modifiée pour brouiller les pistes). Ce révisionnisme affectant le cowboy de l'espace me fait penser à celui qui a un moment donné a touché Lucky Luke qui ne pouvait plus fumer ni tirer. Imaginez le même traitement appliqué aux westerns de John FORD ou de Sergio LEONE!

Malgré ces vicissitudes, le film de George LUCAS n'est pas devenu par hasard l'une des références incontournable de la planète cinéma. Il réunit les codes du conte ("Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine" résonne exactement comme "Il était une fois" et il y a de nobles chevaliers, une princesse et des forêts… de météorites), ceux du mythe (dont l'unicité à travers les âges et les cultures a été mise en évidence par Joseph Campbell dans son ouvrage "Le héros aux mille et un visages". Ainsi Luke dans la plus pure tradition du récit initiatique quitte son quotidien pour vivre des aventures fabuleuses et s'accomplir en tant que héros) et enfin ceux de plusieurs genres cinématographiques: le space opera, le western (déjà cité plus haut), le film historique (l'anéantissement d'une planète, les combats entre engins spatiaux, les uniformes des officiers de l'Empire et leurs cérémonies renvoient au nazisme et à la seconde guerre mondiale) et le film de sabre japonais (George LUCAS est un admirateur de Akira KUROSAWA et l'influence de celui-ci est très forte). S'y ajoute une forte dimension mystique. "Un nouvel espoir" est un film "réenchanteur" qui affirme haut et fort la supériorité des forces de l'esprit (puisées dans les religions occidentales et orientales) sur la technologie. Enfin le casting n'est pas pour rien dans la réussite du film. Luke, le chevalier blanc est campé par un Mark HAMILL à la candeur émouvante, Han Solo le space cowboy a contribué à propulser le charismatique Harrison FORD au firmament des étoiles ^^ et Leia la princesse au caractère bien trempé et aux célèbres macarons est pour toujours associée à Carrie FISHER a qui le personnage a terriblement pesé. Obi-Wan Kenobi, le mentor spirituel est une sorte de résurrection des premiers moines du désert auquel Alec GUINNESS apporte toute sa classe. Enfin leur antithèse, le chevalier noir Dark Vador est entré dans la légende des plus grands méchants de l'histoire du cinéma.

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La Forteresse cachée (Kakushi toride no san akunin)

Publié le par Rosalie210

Akira Kurosawa (1958)

La Forteresse cachée (Kakushi toride no san akunin)

Voir où George LUCAS a puisé l'âme de sa saga "Star Wars" n'est pas très compliqué. Il suffit de bien observer la forme du casque de Dark Vador, les postures des maîtres Jedi et leurs sabres… laser (et je ne parle même pas de la Force) pour comprendre qu'il est autant allé chercher son inspiration du côté du pays du soleil levant que dans le livre de Joseph Campbell "Le Héros aux mille et un visages". La première scène de la "Forteresse cachée" est quasiment reprise telle quelle dans "Star Wars: Episode IV - A New Hope" (1977) avec son étendue désertique dans laquelle errent non les héros mais les comparses, chargés de servir et de divertir la galerie avec leurs comportements grotesques (cupidité, veulerie etc.) Cette ouverture marque d'ailleurs un tournant dans la filmographie de Akira KUROSAWA qui après les échecs successifs de ses films adaptés de grandes oeuvres littéraires s'essaye avec brio à un cinéma d'inspiration plus populaire. Ce récit d'aventures picaresques tourné dans de splendides décors naturels et ponctué de scènes d'action spectaculaires et admirablement filmées (voir la scène où le général Makabe alias Toshiro MIFUNE se lance à la poursuite de ses ennemis le sabre levé) se paye en plus le luxe d'être féministe. La princesse Yuki (Misa UEHARA) est une guerrière (comme l'est également la princesse Leia qui incarne l'âme de la rébellion et finit générale) et si elle doit se faire passer pour muette afin de voyager incognito, sa langue est en réalité bien pendue et elle n'a pas les yeux dans sa poche. Le fait d'être traquée par le clan adverse est une chance pour elle car il lui permet de quitter sa tour d'ivoire et d'observer le monde tel qu'il est, le meilleur et le pire des hommes. Elle est également très critique envers les mentalités féodales (et patriarcales) japonaises, notamment le sens du sacrifice, de la loyauté et de l'honneur poussé jusqu'à ses extrémités les plus mortifères. La manière dont elle bouscule les deux généraux, Makabe et Tadokoro (Susumu FUJITA) dans leurs certitudes (alors qu'elle n'a que 16 ans, soit l'âge auquel Greta Thunberg est devenue célèbre mais je dis ça je ne dis rien) s'avère décisive pour l'issue de l'histoire.

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Les Chasses du comte Zaroff (The Most Dangerous Game)

Publié le par Rosalie210

Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel (1932)

Les Chasses du comte Zaroff (The Most Dangerous Game)

Voilà un film méconnu en réalité très connu puisqu'il a été repris, en tout ou en partie dans de multiples autres œuvres, entre remakes et source d'inspiration pour des classiques comme "Les Yeux sans visage" (1960) et "Délivrance" (1971) jusqu'aux jeux vidéos contemporains. Pour ma part, j'en ai découvert la trame toute petite sans le savoir avec le vingtième épisode de la série "Ulysse 31", "Le Magicien noir" (la série de Jean CHALOPIN et de Nina WOLMARK reprend énormément d'éléments de films de SF et fantastiques, de "Alien" et "2001" pour Shyrka à "L'invasion des profanateurs de sépulture" qui est la base du scénario du "Marais des doubles" en plus d'être une formidable réinterprétation SF de l'œuvre d'Homère).

"Les chasses du comte Zaroff" est l'œuvre jumelle de "King Kong" (1932) à ceci près que Merian C. COOPER se contente d'en être le producteur préférant se concentrer sur le tournage de "King Kong" (1932) que Ernest B. SCHOEDSACK rejoindra, une fois "Les chasses du comte Zaroff" terminé. C'est pourquoi les deux films partagent non seulement les mêmes décors, le même compositeur, une partie de l'équipe technique et de la distribution mais ils ont aussi la même philosophie, d'une actualité brûlante. Cet aristocrate russe dégénéré (pour ne pas dire psychopathe) qui pour tromper son ennui n'a pas trouvé mieux que de de piéger et de pourchasser ses congénères n'est pas seulement l'incarnation du fait que l'homme peut être un loup pour l'homme. Il illustre "l'inconsistance de la civilisation [occidentale]". Alors que "les animaux qui tuent pour assurer leur subsistance sont appelés sauvages" (ce que Isabelle Filiozat appelle l'agressivité biophile, au service de la vie), "l'homme qui tue pour le sport est qualifié de civilisé" (ce que la même auteure qualifie de destructivité qui est à l'origine des guerres et aujourd'hui du désastre écologique nourrissant les appétits des prédateurs de la finance et de leurs obligés politiques et médiatiques). Et Bob le chasseur de renchérir en précisant que "ce monde est divisé en deux catégories: les chasseurs et les chassés. Par chance je suis un chasseur, et rien ne pourra changer cela". Et pourtant, le simple fait de refuser de chasser le gibier préféré du comte Zaroff qui incarne cette "morale" jusque dans ses prolongements les plus extrêmes suffira à faire basculer Bob du côté des chassés dans une lutte pour la vie tout à fait annonciatrice de l'idéologie nazie (le film date de 1932 soit peu de temps avant l'arrivée de Hitler au pouvoir). Si le film est si marquant, c'est aussi qu'il frappe l'inconscient collectif avec des images (la jungle, les marais, le brouillard) qui ont la puissance d'un conte tel que "Barbe-Bleue" dont la découverte de la "chambre secrète" équivaut à un arrêt de mort ou "Le petit Poucet", sa forêt profonde et son ogre terrifiant (et tellement d'actualité avec ce français d'origine russe coupable d'innombrables crimes pédophiles sur plus de 40 années).

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Star Wars épisode IX: L'Ascension de Skywalker (Star Wars: The Rise of Skywalker)

Publié le par Rosalie210

J.J. Abrams (2019)

Star Wars épisode IX: L'Ascension de Skywalker (Star Wars: The Rise of Skywalker)

J.J. ABRAMS fait une sorte de synthèse entre le VII opus déjà réalisé par lui-même qui jouait la carte de la nostalgie en se situant dans la continuité des épisodes IV et V et l'épisode VIII réalisé par Rian JOHNSON beaucoup plus iconoclaste. L'épisode IX reprend donc pas mal d'éléments de la trilogie des années 70-80 en "rebranchant" Palpatine, l'increvable empereur, notamment pour un final où l'avenir de l'univers dépend de la résolution d'un conflit familial ou en faisant une brève incursion sur la lune d'Endor ou en reprenant des répliques cultes ("je t'aime"/"Je sais"). On retrouve aussi une énième scène d'infiltration à bord du vaisseau amiral qui semble tellement facile qu'on se demande si ce n'est pas de la parodie. Rey toujours en quête de son identité se combat elle-même comme le faisait Luke 37 ans plus tôt. En fait d'identité, elle est bien une fille (ou plutôt une petite-fille) de comme l'est Kylo Ren ou plutôt Ben (qui signifie "fils de") mais en même temps Abrams n'abandonne pas complètement l'idée de démocratiser la Force. Finn la ressent à plusieurs reprises, il est guidé par elle mais cet aspect comme le personnage reste sous-développé par rapport aux lignées prestigieuses Vador, Skywalker et Palpatine. De même la révélation que Leia était un maître Jedi arrive trop tard pour rendre cette saga véritablement féministe, d'autant que Rey est hyper-masculinisée à force de super-pouvoirs la rendant quasiment invincible (mon fils la compare à Son Goku dans DBZ ^^). Luke était bien plus vulnérable qu'elle, il souffrait dans sa chair et son apprentissage était autrement plus laborieux. Mais à notre époque, des scènes comme celles avec Yoda seraient taxées de lenteur. Là on ne s'ennuie pas certes et il y a de superbes séquences esthétiquement parlant (celles dans les ruines de l'étoile de la mort particulièrement) mais ça ne fait pas tout à fait oublier les incohérences et les clichés. Reste la mise en abyme de la mort de Leia qui ne peut que renvoyer à celle de son interprète, Carrie FISHER, disparue prématurément à la fin du tournage de "Star Wars Les derniers Jedi" (2017) et qui figure néanmoins dans le dernier film grâce à des scènes coupées du précédent astucieusement utilisées et quelques images de synthèse.

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Le Réveil de la Force (Star Wars : Episode VII - The Force Awakens)

Publié le par Rosalie210

J.J. Abrams (2015)

Le Réveil de la Force (Star Wars : Episode VII - The Force Awakens)

Revu hier soir à la TV l'épisode 7 qui inaugure la troisième trilogie (la dernière? Rien n'est moins sûr même si l'insuccès relatif de "Solo: A Star Wars Story" (2018) a mis un terme aux spin-off pour le moment). Si la deuxième trilogie semblait servir de prétexte à un vaste terrain d'expérimentation d'effets spéciaux alors novateurs (qui ont envahi depuis les productions mainstream du cinéma us), la troisième titille la fibre nostalgique du spectateur attaché à la première trilogie des années 70-80. S'inscrivant dans une vague de remakes modernisés des grands succès de cette époque, le film colle aux basques des épisodes 4 et 5 avec un scénario aux enjeux assez similaires et une multitude de motifs récurrents. Il y a donc l'éternel trio du héros, de l'héroïne et du comparse relookés à l'aune des exigences de la diversité. Mais force est de constater que chez Disney (qui a racheté la franchise en 2012), la seule alternative à la princesse qui attend le prince charmant, c'est le "mec déguisé en fille" invincible (Daisy RIDLEY a d'évidentes qualités athlétiques. En revanche son jeu d'actrice lui est moins évident). Son allié, Finn (John BOYEGA) le stormtrooper repenti est assez marrant mais le personnage est un peu léger et ne colle pas à ce qu'est censé être un stormtrooper dans les films précédents. Celui du pilote Poe (Oscar ISAAC) est à peine esquissé. BB8 le droïde qui avait été conçu à la fin des années 70 fait doublon avec R2D2 (même s'il est très mignon), Starkiller est une étoile de la mort XXL qui détruit des galaxies et non plus une seule planète, les fils tuent le père au lieu d'être symboliquement castrés par eux, Mark HAMILL, Carrie FISHER et Harrison FORD ont dû mal à réincarner leurs anciens personnages tant le poids des ans pèse sur eux (l'épisode 8 saura bien mieux les utiliser). L'Empire est remplacé par le nouvel ordre, la rébellion par la Résistance bref on est dans les clous des précédents opus. Reste que le film est divertissant et que le personnage gothique de Kylo Ren (Adam DRIVER) en pleine crise d'adolescence offre un vrai plus très appréciable dans ce qui apparaît plus comme un film habile de fan-service qu'une œuvre à part entière.

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Les Aventures du Baron de Münchhausen (The Adventures of Baron Munchausen)

Publié le par Rosalie210

Terry Gilliam (1988)

Les Aventures du Baron de Münchhausen (The Adventures of Baron Munchausen)


Une quinzaine d'années avant ses déboires avec Don Quichotte, Terry GILLIAM s'était déjà embarqué dans une grosse galère avec un héros à sa (dé)mesure en la personne de Karl Friedrich Hieronymus Freiherr von Münchhausen, mercenaire allemand dans l’armée russe, qui combattit les troupes turques avant de devenir l'un des mythomanes les plus célèbres de la littérature grâce à Rudolf Erich Raspe qui coucha par écrit ses prétendus "exploits" et Gustave Doré qui les illustra. Terry GILLIAM s'est approprié ce matériau originel (le choix de John NEVILLE pour incarner le baron est une référence directe à Gustave Doré dont il s'est beaucoup inspiré) en y ajoutant son imagination débridée, sa créativité visuelle et sa soif de liberté. Son film est donc un nouvel épisode métaphorique (après "Bandits, bandits…" (1981) et "Brazil") (1985) de sa lutte don quichottesque contre les moulins à vents des studios incapables de contrôler ce rêveur aux projets mégalomanes (autrement dit synonymes de gouffre financier). La scène où le baron s'envole toujours plus haut dans le ciel avec la belle Vénus toute droit sortie du coquillage de Botticelli (Uma THURMAN âgée de 18 ans dans son premier rôle) avant d'être brutalement ramené sur terre par le dieu Vulcain (Oliver REED) et la jeune Sally (Sarah POLLEY) est assez représentative de son rapport au monde ("Brazil" (1985) contient des scènes iconiques identiques). On peut en dire autant de la scène "fauchée" pour cause de dépassement de budget (mais qui est l'une de mes préférées) sur la lune, magnifique hommage à Georges MÉLIÈS et incroyable délire sur la dualité corps/esprit (Robin WILLIAMS comme Robert De NIRO dans "Brazil" (1985) y avance masqué, il est pourtant excellent). Car même si Terry GILLIAM est selon le journal le Monde un "maudit rêveur", il est aussi extraordinairement persévérant, réussissant toujours au final à concrétiser ses projets. C'est tout le sel du dénouement du film. Alors que le baron, surgissant sur une scène de théâtre tel un acteur a semblé tout au long du film n'offrir à son auditoire avide d'évasion (comme on a pu souvent le constater dans les périodes de guerre) qu'un dérivatif illusoire, voilà que lorsqu'ils se décident à ouvrir les portes de leur ville assiégée, ils découvrent que les turcs se sont enfuis, illustrant la phrase de Dumbledore à la fin des "Reliques de la mort", "Bien sûr que tout cela se passe dans ta tête Harry mais pourquoi faudrait-il en conclure que ce n'est pas réel?"

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Alien: Résurrection (Alien 4)

Publié le par Rosalie210

Jean-Pierre Jeunet (1997)

Alien: Résurrection (Alien 4)

Alors que "La Cité des enfants perdus" (1994) en dépit de sa sophistication visuelle ne m'a jamais pleinement convaincue, "Alien : Résurrection" (1997) qui reprend une partie de la même équipe (le réalisateur Jean-Pierre JEUNET, le directeur de la photographie Darius KHONDJI, les acteurs Dominique PINON et Ron PERLMAN) a réussi à se greffer habilement sur l'univers créé en 1979 par Ridley SCOTT et ensuite réinterprété par James CAMERON et David FINCHER. Il y a quelque chose de la plasticité du mythe dans cette quatrième relecture qui divise davantage que les trois premières mais qui ne manque pas non plus d'intérêt. Le rire se substitue à l'angoisse, le film ayant un côté franchement grotesque (notamment dans le gore) aussi propre à l'univers de Jeunet que "l'effet bocal" de sa splendide photographie mais la réflexion se situe dans la parfaite continuité des autres volets. Jean-Pierre JEUNET joue comme Ridley SCOTT sur la frontière entre l'humain et le non-humain avec ses savants fous fascinés par leur monstrueux reflet, leurs cobayes/chair à canon et les créatures prométhéennes qui sont issues de leurs expériences. Mais Jean-Pierre JEUNET ajoute une dimension d'hybridation qui n'existait pas dans les autres films réalisés par des américains. La culture anglo-saxonne rétive au métissage et au contraire réceptive au manichéisme se fait sentir dans les trois premiers films où l'alien est pensé comme une projection de la partie sombre de l'être humain, transformée en un "autre" nuisible qu'il faut expulser de soi et détruire quitte à se détruire avec. Dans le Jeunet, le personnage de Ripley (Sigourney WEAVER) a été ressuscité par des manipulations génétiques à partir de prélèvements effectués sur le lieu de sa mort qui ont abouti au mélange de son ADN avec celui de la reine alien qu'elle portait dans son ventre. Conséquence, le sang de Ripley est devenu acide, sa force est décuplée, son corps surgit d'une chrysalide et sa psyché est en étroite connexion avec celle des aliens alors que la reine alien devenue vivipare accouche d'un être hybride humain-alien*. Certes celui-ci est détruit tout comme la reine mais les deux seuls éléments féminins survivants du film, Ripley et Call, sa "nouvelle fille adoptive" (Winona RYDER) qui incarnent l'avenir de l'humanité ne sont humains ni l'un ni l'autre.

* "Parasite" de Hitoshi Iwaaki joue exactement sur le même principe avec l'histoire d'un extra-terrestre qui ayant échoué à prendre le contrôle d'un cerveau humain, se substitue à sa main et devient ainsi une partie de lui au point que leurs deux "personnalités" finissent par se mélanger.

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