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Mission impossible 2 (Mission: Impossible 2)

Publié le par Rosalie210

John Woo (2000)

Mission impossible 2 (Mission: Impossible 2)

John WOO avait sans doute l'ambition de réaliser un film d'action à la fois beau et survitaminé. Mais outre le fait qu'il a largement oublié la dimension de film d'espionnage, le résultat, prétentieux et outrancier (en plus d'être invraisemblable mais c'est le cas de tous les films de cette saga) sombre la plupart du temps dans le grotesque. Le film est d'ailleurs répertorié à juste titre sur le site de Nanarland. Je ne pense pas que John WOO souhaitait faire une parodie ni un film comique mais j'avoue avoir passé la majeure partie de temps à me gondoler. Sans doute fasciné et dépassé par les exploits kamikazes de Tom CRUISE qui a effectué plus de 90% des cascades du film au nez et à la barbe des assurances, John WOO n'a d'yeux que pour lui (exit l'esprit d'équipe) et le filme comme s'il était un dieu vivant. Il use et abuse des ralentis sur chaque geste de sa star comme ceux qui parsèment les matchs de foot lorsqu'il faut revenir sur une action décisive (une comparaison qui se justifie d'autant plus que Tom CRUISE fait des retournettes et ses adversaires se roulent par terre comme Neymar ^^). Les plans sur fond de portes enflammées et de colombes ou les zooms sur les ray-bans de Tom CRUISE dignes d'un clip ou d'une pub relèvent de l'esthétique la plus kitsch. J'emploie volontairement le nom de l'acteur et non celui de son personnage car il n'est pas beaucoup question de Ethan Hunt dans ce film, encore moins de ses relations difficiles avec les autorités. Il n'est finalement question que du sex-appeal et des exploits extraordinaires de Tom CRUISE en plein ego trip qui "boit" les obstacles comme le bibendum de Michelin et tombe les minettes avec ses longs cheveux au vent, son sourire ravageur, ses super ray-bans et ses pectoraux d'acier. La pauvre Thandie NEWTON voit son rôle de voleuse (surdouée au demeurant pour le peu que l'on nous laisse voir) s'effilocher au fil du long-métrage pour finir en ne sachant pas quoi faire d'elle-même. Quant au méchant, Sean Ambrose (Dougray SCOTT), ridicule quand il est filmé avec le regard fixe et la bouche ouverte, il est bien trop falot et mal caractérisé pour être capable de révéler le héros. Mais pas plus que d'une équipe Tom CRUISE n'a besoin d'un antagoniste tant il lévite dans des sphères inaccessibles au commun des mortels. Heureusement, les opus suivants lui rendront sa dimension humaine.

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Kitbull

Publié le par Rosalie210

Rosanna Sullivan (2019)

Kitbull

Chez Pixar, le court-métrage a toujours été un maillon crucial, tant pour expérimenter de nouvelles techniques que pour révéler de nouveaux talents. "Kitbull" est le troisième court-métrage Sparkshorts après "Purl" et "Smash and Grab". Sparkshorts est un nouveau programme des studios Pixar qui permet à ses employés qu'ils soient réalisateurs, animateurs ou techniciens de réaliser leur propre court-métrage, diffusé ensuite directement sur Youtube. L'objectif des studios est de promouvoir de nouveaux artistes et de nouveaux contenus pour maintenir au sommet la créativité de la firme sans passer par la sortie en salles (hormis durant une semaine au El Capitan Theatre à Los Angeles qui appartient à Disney) et sans forcément viser le public habituel de Pixar: “Ces films ne ressemblent à rien de ce que nous ayons jamais fait chez Pixar. Ils permettent de libérer le potentiel d’artistes individuellement et leur approche inventive du cinéma à une plus petite échelle que notre échelle habituelle.”

La première chose qui saute aux yeux dans ce film, c'est le choix inhabituel d'une animation traditionnelle en 2D. Un aspect rétro accentué par une animation saccadée et un rendu visuel combinant des traits au fusain et des teintes pastels. Le tout sied bien à l'histoire d'êtres abîmés par la vie. Si l'amitié entre deux animaux que tout sépare est une trame très disneyienne, le traitement lui ne l'est pas que ce soit au niveau de l'environnement street art, de l'absence de dialogues ou de la dureté des thèmes abordés: la maltraitance animale et la résilience. Si les conditions de vie du chaton de gouttière sont précaires, le traitement infligé au pitbull par son maître pour l'endurcir prouve si besoin était que la férocité de cet animal n'est pas naturelle, pas plus que celle de l'homme d'ailleurs. Seul l'aide apportée par le chaton permet au pitbull de ne pas sombrer dans le désespoir et la violence et c'est d'ailleurs par le chaton que les êtres humains bienveillants qu'ils rencontrent surmontent leur attitude première de rejet vis à vis du pitbull.

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Les Aventures de Tintin: Le secret de la Licorne (The Adventures of Tintin : The secret of the Unicorn)

Publié le par Rosalie210

Steven Spielberg (2011)

Les Aventures de Tintin: Le secret de la Licorne (The Adventures of Tintin : The secret of the Unicorn)

Steven SPIELBERG et Hergé étaient prédestinés à se rencontrer même s'ils ne purent le faire en chair et en os. Ils avaient pris rendez-vous mais Georges Rémi mourut quelques jours avant. Les critiques firent en effet remarquer à Steven SPIELBERG au début des années 80 que son Indiana Jones avait le même ADN que le héros à houppette de la bd franco-belge dont il n'avait jusqu'ici pourtant jamais entendu parler. C'est le miracle de l'art de faire dialoguer des talents qui géographiquement et culturellement paraissent aux antipodes mais dont les univers se correspondent. Moebius découvrit ainsi à peu près à la même période (celle du décloisonnement permis par l'accélération de la mondialisation) un alter ego en la personne de Hayao MIYAZAKI.

Il fallut cependant 30 ans à Steven SPIELBERG pour concrétiser son adaptation de la superstar de Hergé, le temps que la technologie évolue suffisamment pour donner corps à une vision convaincante là où ni le dessin animé en 2D ("Tintin et le lac aux requins") (1972), ni le film en prise de vue réelles ("Tintin et le mystère de la Toison d'or" (1961), "Tintin et les Oranges bleues") (1964) n'avaient su s'imposer comme des alternatives crédibles à la ligne claire. Le début brillantissime du film (générique et introduction) déjoue en quelques minutes ce problème: l'univers rétro de Hergé est respecté mais il est transfiguré par la technologie dernier cri de la performance capture qui combine animation en 3D et prise de vue réelles. Les cases figées de la BD d'origine, fidèlement reproduites dans le générique se transforment comme par magie en une course-poursuite ultra-dynamique spielbergienne à la "Arrête-moi si tu peux" (2003) . Ce dernier devient le second père de Tintin avec un passage de relai de toute beauté lors de la première séquence où Hergé portraiture son Tintin en 2D avant que nous découvrions celui de Spielberg en 3D (interprété par Jamie BELL, l'acteur-danseur génial de "Billy Elliot") (2000). La question si cruciale de la représentation du personnage est ainsi résolue de la manière la plus intelligente qui soit d'autant que les multiples miroirs de la brocante dans lesquels il se reflète (miroirs qui reproduisent l'effet "cases de bd") rappellent que celui-ci n'est qu'une image. Il n'y a en effet pas plus transparent que Tintin, celui-ci étant dénué d'histoire, d'émotions, de libido et de psychologie. Il est en effet au départ un simple support facilitant la projection du spectateur dans un tourbillon d'aventures aux quatre coins du monde à une époque où celui-ci ne voyageait pas (le premier album date de 1929). En pro du cinéma d'action et d'aventure, Spielberg nous offre du grand spectacle avec quelques scènes ébouriffantes de virtuosité dont une vision dantesque de voilier surgissant du désert et une course-poursuite d'anthologie à travers une ville marocaine contenue dans un seul plan-séquence de 6 minutes. Mais à partir du "Crabe aux pinces d'or" repris partiellement dans le film (qui mélange trois albums, celui déjà cité, "Le Secret de la Licorne" et sa suite "Le Trésor de Rackham le Rouge"), Tintin devient également le pivot d'une famille en recomposition qui se sédentarise dans le château de Moulinsart. Et c'est également de cette transformation dont Steven SPIELBERG en grand cinéaste de la famille rend compte. La rencontre avec le capitaine Haddock en est l'élément central, celui-ci étant l'exact contrepoint de Tintin: bouillonnant d'émotions, rempli de faiblesses très humaines, rude et tendre à la fois et doté d'une histoire dont la remémoration lui permet de partir en quête de ses racines et de la restauration de sa dignité bafouée. D'autres personnages gravitent dans leur orbite, les inénarrables Dupondt, le majordome Nestor et Bianca Castafiore, absente des albums adaptés mais rajoutée dans le film. Il ne manque au tableau que le professeur Tournesol à moins que la suite prévue en 2021 (au plus tôt!) ne comble cette lacune.

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Une Femme disparaît (The Lady Vanishes)

Publié le par Rosalie210

Alfred Hitchcock (1938)

Une Femme disparaît (The Lady Vanishes)

"Une femme disparaît", l'avant-dernier film de la période anglaise de Alfred HITCHCOCK est un parfait mélange de thriller d'espionnage, de vaudeville et de screwball comédie, semblable à une version en huis-clos de "Les 39 marches" (1935), les allusions au contexte géopolitique en plus.

Le film commence par un travelling aérien sur une maquette d'un village des Balkans assez fantomatique dans lequel se retrouvent coincés par une avalanche un groupe de voyageurs cosmopolites obligés de passer la nuit dans un hôtel surpeuplé. Toute allusion au déclenchement imminent d'une nouvelle guerre mondiale n'est qu'une coïncidence fortuite ^^^^. Mais en dépit de cet arrière-plan dramatique, c'est la comédie qui domine le début du film avec un exposé de situations cocasses voire piquantes dans lesquelles se retrouvent une partie des protagonistes. D'un côté Charters et Caldicott (Basil RADFORD et Naunton WAYNE), deux gentlemen anglais puritains obligés de dormir dans la chambre de la bonne qui se met à l'aise comme s'ils n'étaient pas là. Et de l'autre, Iris (Margaret LOCKWOOD), une jeune femme qui s'est résigné à faire un mariage de raison et voit débarquer sans prévenir dans sa chambre Gilbert (Michael REDGRAVE), le malotru qu'elle a fait déloger parce qu'il faisait du tapage nocturne juste au-dessus d'elle. Ce préambule posé, Alfred HITCHCOCK entre dans le vif du sujet avec un voyage en train aux allures de thriller psychologique. Le coup qu'Iris reçoit sur la tête juste avant le départ altère sa vision du monde qui se teinte d'onirisme expressionniste. C'est pourquoi lorsqu'elle se réveille après avoir fait la sieste, qu'elle constate que la vieille dame qui l'accompagnait, Mrs Froy (Dame May WHITTY) a disparu et que tous les passagers du compartiment ainsi que le Dr Hartz (Paul LUKAS) et le serveur du wagon-restaurant soutiennent que cette dame n'a jamais existé, le spectateur est amené à douter des perceptions d'Iris et à croire qu'elle nage en pleine paranoïa. Elle-même finit par s'y perdre. Néanmoins, Alfred HITCHCOCK parsème assez d'éléments pour qu'une autre version l'emporte, celle qui calque le comportement des passagers du train sur celui des futurs protagonistes de la guerre: un gang de comploteurs affiliés à une puissance étrangère hostile (Hartz se réfère à l'Allemagne nazie alors que l'un de ses complices, Doppo est une allusion à l'alliance avec l'Italie fasciste), un soi-disant pacifiste qui ne pense qu'à sa réputation et sa promotion et le duo isolationniste Charters et Caldicott pour qui seul compte le match de cricket qu'ils risquent de rater (ces personnages symbolisant autant aux démocraties européennes qu'aux USA). Pour que ce petit monde sorte de son aveuglement, il leur faudra affronter l'épreuve de balles bien réelles avec une scène d'action digne d'un western. Et c'est ainsi qu'à l'image de l'opiniâtre Iris (la seule à "y voir clair") et de son principal allié Gilbert, Alfred HITCHCOCK tel un prestidigitateur fait apparaître sous la couverture d'un simple divertissement une vérité grinçante sur ce qui se trame alors en Europe et dans le monde.

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Décès de Katherine Helmond, actrice pour le cinéma et la télévision

Publié le par Rosalie210

Décès de Katherine Helmond, actrice pour le cinéma et la télévision


Actrice fétiche de Terry GILLIAM ("Bandits, bandits" (1981), "Las Vegas Parano") (1998) elle a également joué la mère de Sam Lowry dans son cultissime "Brazil" (1985) (souvenez-vous, elle ne cessait de rajeunir en se faisant tirer la peau!) mais sa notoriété est surtout due au rôle de Mona Robinson dans la série "Madame est servie" (1984-1992) qui lui avait valu le Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle en 1989. Katherine Helmond qui souffrait déjà depuis plusieurs années de la maladie d'Alzheimer est décédée le 23 février 2019 à l'âge de 89 ans. 

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L'ennemi public (The Public Enemy)

Publié le par Rosalie210

William Wellman (1931)

L'ennemi public (The Public Enemy)

"L'ennemi public" sorti en 1931 fait partie des œuvres matricielles du film de gangsters. Si le genre a été éclipsé dès le début de la décennie suivante par celui du film noir, il s'est perpétué dans le cinéma américain sous forme de clins d'oeils. "Key Largo" (1948) rend hommage à "Little Caesar" (1930) au travers du personnage joué par Edward G. ROBINSON, "Certains l'aiment chaud" (1959) dans lequel joue George RAFT reprend le tic de la pièce qu'il lançait dans "Scarface" (1931), le pamplemousse pressé de "L'Ennemi public" et le surnom "Petit Bonaparte" est décalqué sur "Little Caesar" (1930). Dans les années 70-80, le genre connaît une véritable consécration avec une nouvelle génération de cinéastes qui proposent d'éblouissantes versions "opératiques" des films des années 30: la saga du "Parrain" de Francis FORD COPPOLA, le remake de "Scarface" (1983) de Brian De PALMA ou encore "Il était une fois en Amérique" (1984) de Sergio LEONE qui s'inspire beaucoup de "L'Ennemi public".

Ce qui frappe à la vision du film de William A. WELLMAN, c'est sa touche de réalisme. Lequel s'incarne dans un aspect documentaire et biographique (voire psychologique, la brutalité du père flic s'avérant déterminante dans la violence du fils et sa décision de rejoindre la pègre), le refus de l'héroïsation des personnages et l'interprétation marquante de James CAGNEY un acteur vif et teigneux qui aime aller au contact, que ce soit la pichenette par lequel il exprime son affection ou à l'inverse le jet du demi-pamplemousse sur le visage de celle qui a le malheur de l'irriter. Il aurait pu être boxeur mais en fait il était danseur, il esquisse d'ailleurs quelques pas d'une grande dextérité au cours du film. Il n'en reste pas moins que les rapports entre lui et les femmes sont brutaux et empreints de bestialité, les seules relations un tant soit peu sentimentales qu'il se permette relevant de l'amitié virile. Néanmoins, le film de William A. WELLMAN est également romanesque, ne serait-ce que par sa structure narrative qui montre l'ascension puis la chute d'un caïd au temps de la prohibition. Il ne pouvait en être autrement car bien que datant de l'ère pré-code, le réalisateur se sent obligé de prouver qu'il n'a aucune complaisance pour les gangsters. D'où des cartons moralisateurs et une image accompagnant le générique montrant un mur symbolisant la voie sans issue que représente ce choix de vie.

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Incassable (Unbreakable)

Publié le par Rosalie210

M. Night Shyamalan (2000)

Incassable (Unbreakable)

"Incassable" commence par un accouchement, vu à travers un miroir ce qui est logique puisqu'il s'agit de la naissance du futur mister Glass (Samuel L. JACKSON) et d'une réflexion particulièrement intelligente sur la notion si ancrée dans la culture américaine de super-héros. Elijah Price naît dans la douleur: ses bras et ses jambes se sont cassés dans l'utérus de sa mère et cette fragilité osseuse génétique le met d'emblée sur la touche pour tout le reste de sa vie. Elijah se sent condamné à regarder le monde tourner derrière une vitre cloué dans un fauteuil roulant. De là découle une interrogation existentielle : pourquoi suis-je né? Question à laquelle seule la mère d'Elijah (Charlayne WOODARD) peut lui apporter une réponse, en lui offrant son premier Comic Book. Il échafaude une théorie sur le sens de son existence en partant à la recherche de son double inversé (par effet de miroir), David Dunn.

David contrairement à Elijah vit dans le déni complet de sa différence. Il a tout refoulé et vit une vie en apparence normale. Sauf qu'il est anormalement triste et anormalement solitaire (une caractéristique très profonde des films de M. Night SHYAMALAN.) Un accident de train dont il sort sans une seule égratignure alors que tous les autres passagers ont péri et le voilà sur la touche lui aussi, obligé de se livrer à une douloureuse introspection alimentée par les relances incessantes d'Elijah qui veut l'accoucher de lui-même. Comme dans "Sixième sens", une seule personne peut le suivre dans cette maïeutique, son fils Joseph (Spencer TREAT CLARK) qui a la foi chevillée au corps. Bruce WILLIS trouve là encore un grand rôle et livre une performance exceptionnelle, tout en retenue, l'émotion ne passant qu'à travers son regard. J'avais remarqué l'expressivité de ses yeux dans "La Mort vous va si bien (1992)" de Robert ZEMECKIS et là aussi il arrive à tout transmettre par le regard, notamment lors de la scène des haltères où il prend conscience de sa force surhumaine et encore plus lors de la poignante scène finale de la révélation de la vraie nature d'Elijah. S'il faut un méchant pour révéler le héros, alors la réciproque est vraie tant le bien ne peut exister sans le mal et le mal sans le bien, tous deux étant les facettes d'une même médaille. Celle de l'exception et donc de l'exclusion. Parce que d'un point de vue social et rationnel, Elijah est juste un dangereux psychopathe bon à enfermer et David un agent de sécurité misanthrope. Les scènes de foule dans la gare ou au stade soulignent d'autant mieux son isolement et son manque de communication par les voies normales. Tout passe par la mise en scène avec les visions de David lorsqu'il a un contact physique avec autrui et par le désarroi de son regard.

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