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Les malheurs de Sophie

Publié le par Rosalie210

Jean-Claude Brialy (1981)

Les malheurs de Sophie

La comtesse de Ségur est à l'origine de ce qu'on appelle la littérature jeunesse. Une vocation qui lui est venue sur le tard en écrivant des contes pour ses petits-enfants. Ces histoires ont inauguré la collection de la bibliothèque rose instituée par Louis Hachette. A une époque où l'enfant est peu considéré, c'est une petite révolution. Et si la comtesse est toujours lue et adaptée aujourd'hui c'est à cause de la justesse et de la modernité de son regard sur le monde de l'enfance.

36 ans avant la version bobo de Christophe Honoré, "Les malheurs de Sophie", son œuvre la plus célèbre largement autobiographique a été adaptée au cinéma par Jean-Claude Brialy. Hélas ce n'est pas une réussite. Le roman est copié-collé tel quel, sans effort d'adaptation. On a donc droit à une succession de petites scènes sans lien entre elles. Pire, le montage n'est pas maîtrisé. Il y a des incohérences d'un plan à l'autre sur certains passages du film (exemple: Sophie se brûle les jambes avec la chaux, dans le plan suivant censé se passer juste après, elle part en promenade comme si de rien n'était avec une robe et des bas immaculés). Une erreur technique de base qui donne au film une impression d'amateurisme renforcé par la direction approximative des jeunes acteurs. Il faut également supporter la voix niaise de Chantal Goya, star des des cours de récrés de l'époque qui a fini par se casser les dents lorsqu'une télespectatrice lui a dit (lors de l'émission du Jeu de la vérité qui portait bien son nom) que ses chansons étaient abêtissantes. Enfin le caractère de Mme de Fleurville a été totalement transformé. On l'imagine mal dans le roman se vanter de la supériorité de son éducation sur celle de Mme de Réan. ("Mes filles sont obéissantes, elles.") C'est pourtant ce que le film laisse entendre. 

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Voyage au paradis (Never Weaken)

Publié le par Rosalie210

Fred C. Newmeyer et Sam Taylor (1921)

Voyage au paradis (Never Weaken)

"Never Weaken" est le dernier court-métrage d'Harold Lloyd et l'un des plus saisissants. En effet il préfigure "Safety Last" et "A la hauteur" par ce mélange de comique et de frissons qui est sa marque de fabrique. Le film qui dure environ 30 minutes se divise en 3 parties:
- Une séquence slapstick très amusante où Lloyd à l'aide d'un complice escroque les passants pour remplir le cabinet d'ostéopathie où travaille la fiancée de Lloyd. Les gags ne sont jamais répétitifs et gardent un niveau d'excellence constant.
- Une séquence basée sur un quiproquo où Lloyd veut se suicider mais rate toutes ses tentatives essentiellement par couardise. On pense au "Manoir hanté" qui fonctionne en partie sur le même principe sauf que les mécanismes de ratage des tentatives de suicide y sont beaucoup plus spectaculaires et inventifs, la séquence se déroulant en extérieur et non dans une pièce confinée comme ici.
- Le clou du spectacle est en effet la séquence "vertige des hauteurs" où Lloyd assis sur une chaise se retrouve suspendu au-dessus du vide puis effectue un numéro d'équilibriste sur les poutrelles d'un bâtiment en construction. Frissons garantis!

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La Captive aux yeux clairs (The Big Sky)

Publié le par Rosalie210

Howard Hawks (1952)

La Captive aux yeux clairs (The Big Sky)

"La captive aux yeux clairs" est le deuxième western réalisé par Howard Hawks. Comme "La rivière rouge" il se situe dans les grands espaces au contraire de la trilogie de westerns de chambre qu'il réalisera après ("Rio Bravo", "Eldorado" et son dernier film "Rio Lobo"). Il s'inspire du début du roman d'A. B. Guthrie et nous raconte un épisode clé de la conquête de l'ouest dans le premier tiers du XIXeme siècle: la rivalité entre les peuples pour l'appropriation du territoire et de ses richesses. Certes, les français ont perdu leurs colonies américaines au XVIIIeme siècle mais ils sont toujours présents dans ce qui fut "La nouvelle France" et dont la frontière avec le monde sauvage qui reste à conquérir se situe sur le Mississipi. L'´expédition du capitaine Jourdonnais espère doubler la compagnie anglo-saxonne qui monopolise le commerce des fourrures en remontant le cours du fleuve Missouri jusqu'au pied des Rocheuses, là où vivent les indiens Blackfoot. Pour entrer en contact avec eux, ils ont trois atouts que n'ont pas leurs rivaux: une princesse indienne, Teal-Eye (Elizabeth Threatt) capturée par une tribu adverse qu'ils ramènent chez elle, un indien un peu zinzin surnommé "poor devil" qui s'est égaré sur leur camp et enfin Zeb Calloway (Arthur Hunnicutt), un vieil aventurier marginalisé parce qu'il parle l'idiome Blackfoot ce qui en fait un "hybride". Le neveu de Zeb, Boone (Dewey Martin) et son ami insérapable Jim (Kirk Douglas), deux jeunes trappeurs un peu têtes brûlées sont du voyage.

Tout l'art de Hawks et de mêler à ce contexte historique des enjeux intimes. Le road-movie ou plutôt "fluvial movie" devient un parcours initiatique épousant le rythme nonchalant du cours d'eau. Grandir c'est accepter l'Autre (l'indienne et la femme) ce qui implique la séparation du Même. Boone choisit de quitter son ami et sa communauté pour vivre avec les indiens, esquissant une autre forme de société possible, basée sur le multiculturalisme.

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La Flûte enchantée (Trollflöjten)

Publié le par Rosalie210

Ingmar Bergman (1975)

La Flûte enchantée (Trollflöjten)

On associe aujourd'hui l'œuvre d'Ingmar Bergman ainsi que l'opéra en général à un certain élitisme. Historiquement, rien n'est plus faux. Le singspiel, genre d'où est issu "La flûte enchantée" se rapproche de l'opéra-comique français de par son mélange des genres (de la farce au drame) tout en puisant son inspiration dans le folklore allemand. C'est justement pour reconnecter l'œuvre de Mozart à ses racines populaires que Bergman a eu l'idée de ce film prévu au départ pour être diffusé à la télévision suédoise. Cette volonté de vulgarisation explique aussi la traduction du livret en suédois, les nombreux plans sur les spectateurs au profil varié (à l'inverse de ce que l'on observe dans une salle d'opéra habituellement) ou les coupes effectuées dans l'histoire. En effet si la musique est célébrissime, l'histoire est des plus absconse, sans doute peuplée de références maçonniques auquel le non-initié ne comprend rien. L'implication politique est d'ailleurs ce qui différencie le singspiel de l'opéra-bouffe ou de l'opérette. Bergman rend les enjeux de l'histoire limpides avec un combat du bien contre le mal et met aussi en valeur l'aspect ludique et enfantin de l'opéra à travers l'oiseleur Papageno notamment qui est assez irrésistible. Il rend également hommage au monde du théâtre en filmant régulièrement ses coulisses ce qui donne lieu à des scènes assez cocasses notamment pendant l'entracte. Son film fusionne ainsi harmonieusement trois arts: le théâtre, l'opéra et le cinéma. En effet de nombreux plans cinématographiques (zooms avant et arrière, champs et contrechamps, plongées et contre-plongées etc.) contredisent l'impression de théâtre filmé qui s'en dégage au premier abord.

Ainsi aux antipodes de l'image que l'on peut s'en faire, Bergman est un formidable passeur de culture et un magnifique peintre du monde de l'enfance. Je peux en témoigner, l'ayant découvert vers l'âge de 10 ans avec une autre œuvre diffusée pour la télévision à l'époque où je n'avais pas accès au cinéma: "Fanny et Alexandre". Un film-testament où il recrée son enfance entre lanterne magique et ténèbres.

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Le Troisième homme (The Third Man)

Publié le par Rosalie210

Carol Reed (1949)

Le Troisième homme (The Third Man)

Sans Orson Welles, "Le troisième homme" se réduirait à un brillant mais un peu vain exercice de style entre film noir néo-expressionniste et formalisme russe à la Eisenstein dans les ruines viennoises de l'après-guerre. Ses entrées en scène ultra-théâtralisées donnent à ce film la dimension charnelle qui lui manque par ailleurs. Comment oublier l'expression de son visage lorsqu'il est démasqué sur le pas de la porte puis au sommet de la grande roue ou encore sa traque animale dans les égouts? On en comprend d'autant mieux le dernier plan où Anna Schmidt (Alida Valli) passe devant Holly Martins (Joseph Cotten) sans lui accorder un regard après l'avoir dans le reste du film confondu (nié même) en l'appelant avec le prénom de son ancien amant. Face au monstre d'amoralité mais aussi de présence qu'est Harry Lime (Orson Welles) Holly Martins ne fait vraiment pas le poids, lui, le petit écrivain de romans à 4 sous dont le charisme est inexistant, au point de vider la salle de son audience lorsqu'il y fait une conférence.

La moralité de l'histoire est parfaitement résumée par Harry (et c'est Orson qui en a eu l'idée): "L'Italie sous les Borgia a connu 30 ans de terreur, de meurtres, de carnage...mais ça a donné Michel-Ange, de Vinci et la Renaissance. La Suisse a connu la fraternité, 500 ans de démocratie et la paix. Et ça a donné quoi? Le coucou!" Merci Orson d'avoir donné une âme à ce film qui sinon n'aurait laissé dans les mémoires qu'une ritournelle de cithare un peu trop détachée pour être honnête.

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Le Fils du désert (Three Godfathers)

Publié le par Rosalie210

John Ford (1948)

Le Fils du désert (Three Godfathers)

Quoiqu'on en dise, "Le fils du désert" est une pépite. Son apparente simplicité, sa supposée naïveté, les critiques sur sa lenteur, ses invraisemblances ou son symbolisme appuyé, bref tout ce qui dérange dans ce film atypique cache le fait qu'il s'agit avant tout de l'œuvre d'un immense cinéaste.

Il ne s'agit pas d'un western classique. En réalité Ford utilise les codes du genre, du moins au début pour ensuite emmener le spectateur dans une autre direction que l'on pourrait qualifier de mystico-biblique. A l'image des 3 hors-la-loi contraints par leur acte délictueux de quitter le chemin balisé pour s'enfoncer toujours plus loin dans le désert et l'inconnu.

En réalité la dimension religieuse et humaniste du film est présente dès le début lors d'une scène anodine en apparence mais à forte teneur symbolique pour la suite de l'histoire. On y voit les 3 brigands sympathiser puis prendre un café avec un couple de part et d'autre d'une barrière. Le repas partagé est un rite religieux commun aux trois monothéismes permettant de rapprocher les hommes qui se reconnaissent ainsi frères en humanité. La barrière est à l'inverse la Loi qui sépare ceux qui la bafouent de ceux qui la font respecter. L'homme qui a offert l'hospitalité aux 3 brigands n'est autre que le shérif de la ville de "Welcome" (Ward Bond): il leur tend la main. Les brigands braquent la banque: ils rejettent la main offerte. L'un d'entre eux, William dit le "Kid d'Abilène" (Harry Carey Jr, fils de l'acteur qui avait joué dans une adaptation antérieure muette, perdue) sera même blessé à cet endroit.

Ayant perdu le (droit) chemin, ils sont condamnés à errer dans le désert jusqu'à ce qu'ils se rachètent. Un chemin de croix certes mais aussi une quête spirituelle. Le désert est un haut lieu de méditation depuis les premiers moines chrétiens qui s'y réfugièrent au IVeme siècle après JC pour protester contre les dérives de l'Eglise et s'unir à Dieu. C'est avec une partie inconnue ou refoulée d'eux-mêmes que ces trois hommes font connaissance. Celle du shérif si pacifiste qu'il s'appelle "B. Sweet". Celle qui va leur faire rendre les armes, donner des biberons et chanter des berceuses. Celle qui mènera leur âme (à défaut de leur vie pour deux d'entre eux) à bon port. Cette rencontre avec le divin prend la forme d'une mission: sauver un nouveau-né que la mère abandonnée et mourante a remis entre leurs mains en faisant d'eux leurs parrains ("godfathers" en vo). À partir de ce moment, les signes de grâce se multiplient: l'étoile du berger se met à briller dans le ciel, les élevant au rang de rois; ils trouvent une bible qui devient leur guide en s'ouvrant miraculeusement à la bonne page; la gourde d'eau semble se remplir toute seule alors qu'ils sont torturés par la soif; l'enfant entre leurs mains ne semble souffrir d'aucune privation ni excès de chaleur; les images épurées, dépouillées atteignent un degré de beauté confinant au sublime.

La boucle est alors bouclée lorsque Bob (John WAYNE) atteint avec l'esprit de ses camarades la nouvelle Jérusalem. Le lien entre la communauté et lui est désormais scellé par l'enfant qui porte son nom et les prénoms des trois ex-brigands. La communauté lui pardonne et il peut entrer dans la famille du shérif dont il a sauvé l'héritier (l'enfant est le fils de la nièce de son épouse). Une alliance par "le pain et le sel" qui est réitérée, la barrière en moins.

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Un jour à New-York (On the Town)

Publié le par Rosalie210

Stanley Donen et Gene Kelly (1949)

Un jour à New-York (On the Town)

"Un jour à New-York", le premier film du duo Stanley Donen-Gene Kelly est une sorte de brouillon de l'âge d'or de la comédie musicale des années 50 dont le chef d'œuvre absolu, "Chantons sous la pluie" est signée par ce même duo.

"Un jour à New-York" est une sorte de laboratoire où sont expérimentées des idées nouvelles. Quelques scènes sont tournées en extérieurs pour aérér le film. Le surgissement particulièrement dynamique des marins hors du bateau dans le port de New-York fait penser aux ouvertures des films de Jacques Demy. L'harmonie des couleurs et la stylisation des décors préfigurent également l'esthétique des années 50. La musique est signée Léonard Bernstein que l'on associe à la modernité de "West side story". Et puis il y a les passages où Gene Kelly danse et qui sont prodigieux.

Mais il y a une énorme carence du côté du scénario. Celui-ci est inconsistant et on suit cette histoire très premier degré, sans enjeux forts avec un enthousiasme plus que modéré. D'autre part les personnages sont trop caricaturaux. Certes en dehors de Miss Métro (Vera Allen) tout droit sortie d'une pub pour ménagère de moins de 50 ans, les femmes sont assez anti-conformistes. Mais elles traitent leurs marins comme des hommes-objets ce qui n'est qu'une autre forme de sexisme. Brunehilde (Betty Garrett) "lève un mec" (Chips alias Frank Sinatra, très effacé) grâce à son métier de chauffeur de taxi alors que Claire (Ann Miller) jette son dévolu sur Ozzie (Jules Munshin, plutôt marrant) en tant que "spécimen d'homme des cavernes". Ça ne fait pas vraiment rêver.

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A la hauteur!.. (Feet First)

Publié le par Rosalie210

Clyde Bruckman (1930)

A la hauteur!.. (Feet First)

Harold Lloyd a consacré 5 films en tout au vertige des hauteurs: 3 courts-métrages (le premier d'une bobine "Look out below" en 1919, le second de deux bobines "High and dizzy" en 1920 et le troisième de trois bobines "Never weaken" en 1921) et deux longs-métrages, "Safety last" en 1923 et "Feet first" en 1930, le premier muet et le second parlant. Il est d'ailleurs vraisemblable que si la longévité humaine l'avait permis, Lloyd en aurait tourné un en couleur, un en 3D etc. Car des trois grandes stars du burlesque américain de l'âge d'or, Lloyd est celui qui s'est le plus rapidement et facilement adapté aux transformations technologiques de son temps.

Comment expliquer que "Safety last" ait rencontré le succès et soit passé à la postérité et pas "Feet first" alors qu'il est objectivement excellent, plein de trouvailles poilantes et sans aucune redite dans les scènes d'ascension acrobatique par rapport à son illustre prédécesseur? Il semble que la faute en revienne au son. Les cris de Lloyd terrifiaient le public, rendant l'escalade trop réaliste. Au point que certains exploitants de salle eurent l'idée de couper le son ce qui avait pour effet de détendre le public et de lui faire beaucoup plus apprécier le film.

Néanmoins comme dans "Safety last", ce morceau de bravoure n'intervient qu'à la fin du film. Elle symbolise l'ascension sociale libérale express dont rêve le héros, un ambitieux qui veut se faire passer pour un magnat de l'industrie alors qu'il n'est qu'employé dans un magasin de chaussures. Les gags lui permettant de maintenir l'illusion de richesse s'enchaînent sans temps mort et sont bien trouvés, particuliérement sur le paquebot. Un film à redécouvrir et réévaluer, avec ou sans le son!

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Un, deux, trois...Partez! (The Marathon)

Publié le par Rosalie210

Alfred J. Goulding (1919)

Un, deux, trois...Partez! (The Marathon)

Court-métrage d'une dizaine de minutes, "The Marathon" est une course-poursuite entre prétendants d'une jeune fille de bonne famille dans laquelle Harold, modeste jeune homme va semer la zizanie. Pour échapper à la colère du père et de ses rivaux, il imagine des stratagèmes hilarants. Le plus réussi de tous étant sans conteste la scène du miroir brisé qui à inspiré Max Linder deux ans plus tard pour "7 ans de malheur". La similitude des deux scènes est frappante, celle du film de Lloyd étant juste moins développée que celle de Linder, format court oblige. Ajoutons que la paternité de cette scène de miroir ne revient ni à Lloyd ni à Linder. On en trouve déjà une version embryonnaire dans "Charlot chef de rayon" réalisé par Chaplin pour la Mutual en 1916.

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Steamboy (Suchīmubōi)

Publié le par Rosalie210

Katsuhiro Otomo (2004)

Steamboy (Suchīmubōi)
Visuellement c'est bluffant, scénaristiquement beaucoup moins. Beaucoup de bruit pour rien en quelque sorte. 10 ans d'élaboration qui font ainsi pschitt c'est dommage.

Pourtant l'idée de transposer "Akira", œuvre post apocalyptique culte dans un univers steampunk à la Jules Verne avait de quoi susciter de grands espoirs. De fait le résultat technique est grandiose. La société victorienne est reconstituée avec beaucoup de minutie, les machines sont plus fascinantes les unes que les autres et il y a de grands morceaux de bravoure où on en prend plein les mirettes, notamment à la fin lors de (l'auto)destruction de la tour steam qui entraîne la glaciation d'une partie de Londres.

Le problème, c'est que toute cette débauche visuelle a été réalisée au détriment de l'histoire et des personnages. Le conflit intra-familial autour de l'utilisation des innovations technologiques était pourtant une excellente idée, une sorte de réactualisation de la tragédie des Atrides à l'ère de la vapeur. Hélas, les personnages ne sont pas cohérents, leurs motivations sont floues ce qui introduit la confusion. Le grand-père semble s'opposer à la récupération de ses inventions pour des intérêts politiques ou économiques mais sa quête de puissance est tout aussi démente que celle de son fils. Quant au petit-fils, il apparaît surtout comme un pion que s'échangent les deux patriarches et leurs camps respectifs (bonnet blanc et blanc bonnet tellement les inventeurs artisanaux semblent aussi cupides et mesquins que les riches industriels). Les autres personnages, trop nombreux, sont tout aussi mal ficelés. Scarlett par exemple nous est présentée comme une insupportable fille à (très riche) papa avant de se transformer sans transition en courageuse héroïne. Les questions éthiques sont traitées de façon tout aussi superficielles. Bref le travail de fond est bâclé ce qui fait de cet animé une énorme usine à gaz sans âme.
 

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