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Assurance sur la mort (Double Indemnity)

Publié le par Rosalie210

Billy Wilder (1944)

Assurance sur la mort (Double Indemnity)

Assurance sur la mort a contribué à renouveler le genre du film noir et à le hisser au sommet. Un style proche de l'expressionnisme où les contrastes ombres/lumières rendent l'atmosphère étouffante, carcérale (les rais des stores font penser à des barreaux de prison) avec parfois des flambées de désir ou de sentiments. Une mise en scène magistrale, ménageant un suspense haletant (la voiture qui refuse de démarrer, le témoin gênant au moment crucial, la femme cachée derrière la porte qui peut se révéler à tout instant). L'interprétation est remarquable avec des acteurs qui paient de leur personne et ont (certes, difficilement) accepté de casser leur image pour sonder les tréfonds vaseux de l'âme humaine. Car c'est de cela dont il s'agit dans cette tragédie marquée par la cupidité (l'arnaque aux assurances et un crime pensé pour toucher la "double indemnité", titre en VO du film), le sexe (Phyllis est une femme fatale vulgaire et animale qui envoûte les sens de Walter), l'orgueil (Walter pense se montrer plus malin que sa compagnie et veut en quelque sorte "tuer le père" incarné par son supérieur, le fin limier guidé par son petit homme intéreur Barton Keyes). Wilder dépeint souvent des milieux ou situations pourris jusqu'à la moëlle d'où émerge une petite lumière, la "rose qui pousse sur du fumier" pour reprendre l'expression de Jack Lemmon à propos de La Garçonnière. Dans la noirceur générale d'Assurance sur la mort, c'est la droiture et la bonté de Barton Keyes qui l'incarnent. La magnifique scène finale si wildérienne (heureusement que la scène prévue initialement a été changée!) abonde dans ce sens. Walter Neff qui a voulu duper Barton Keyes et y est parvenu en manipulant ses sentiments est finalement vaincu par une supériorité morale qu'il prenait pour de la faiblesse. L'inversion du rapport de forces est symbolisée par l'allumette que Keyes allume pour Neff alors que jusque là c'était Neff qui l'allumait pour lui. Cette supériorité morale, c'est la tendresse et l'amitié qu'il continue à lui manifester alors qu'il sait tout et que Neff mourant se débat encore dans son désir puéril de l'emporter à tout prix. L'amour est décidément inconditionnel. Wilder, cynique? Pfffff!

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La Grande combine (The Fortune Cookie)

Publié le par Rosalie210

Billy Wilder (1966)

La Grande combine (The Fortune Cookie)

La Grande Combine, le premier film du duo Lemmon-Matthau dans la filmographie de Billy Wilder (il y en aura deux autres par la suite) est une sorte d'Assurance sur la mort version comédie. Comme dans Certains l'aiment chaud ou la Garçonnière, Jack Lemmon incarne un personnage faible, proie désignée pour les manipulateurs en tous genre (Joe dans Certains l'aiment chaud, les supérieurs et le boss Sheldrake dans la Garçonnière). Dans la Grande Combine c'est le beau-frère, un avocat véreux qui "s'y colle", un type de rôle parfait pour Matthau dont la fripouillerie se lit sur le visage comme l'innocence sur celui de Lemmon. Très symptomatiquement, ce dernier se retrouve privé de mouvements, rivé à sa chaise et contraint au silence durant tout le film par Matthau qui veut arnaquer les assureurs mais aussi par son ex-femme, une "bitch" vénale qui le trompe et le piétine mais pour laquelle il a encore des sentiments. L'exploitation du corps est un thème fétiche du cinéaste. Comme dans la Garçonnière, l'aliénation du héros est symbolisée par le viol de son espace intime, son appartement étant envahi par les deux escrocs et espionné par le détective des assureurs. Et ce pour un même final où il se libère enfin de ses chaînes et surmonte son handicap. Dans la Garçonnière il le faisait par amour pour Fran, la liftière de sa compagnie d'assurances. Dans la Grande Combine, sa motivation est liée à son amitié pour Boom Boom Jackson, le footballeur qui l'a accidentellement percuté et qui, rongé par la culpabilité s'autodétruit. Le fait que Jackson soit noir dans un contexte marqué par la lutte pour les droits civiques (on est en 1965) n'est pas innocent. Wilder aime montrer des perdants, des exclus, des dominés qui se rencontrent, se rapprochent et qui ensemble, relèvent la tête. C'est le sens de la magnifique et émouvante scène finale qui à elle seule fait oublier l'amère pilule du reste du film. La Grande Combine est beaucoup moins subtil et drôle que la Garçonnière mais porte en lui la même philosophie.

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La folie des grandeurs

Publié le par Rosalie210

Gérard Oury (1971)

La folie des grandeurs

La folie des grandeurs est l'un des grands succès comiques de Gérard Oury avec De Funès et un bijou de comédie comme La Grande vadrouille et Rabbi Jacob. Ayant interprété Don Salluste pour la comédie française au début des années 60, Oury souhaitait faire de Ruy Blas, le drame romantique de Victor Hugo une comédie burlesque. Le résultat est tout simplement génial. En effet l'esprit de la pièce qui est une satire du pouvoir est conservé. L'ignoble Don Salluste qui s'aplatit devant les riches et écrase les pauvres tout en faisant hurler de rire est l'un des plus grands rôles de De Funès. Montand (qui a remplacé BOURVIL, mort peu avant le tournage) en valet de comédie est remarquable également à la fois espiègle et romantique. Sa prestance donne beaucoup de crédibilité à "Don César", l'identité d'emprunt qui lui permet de devenir ministre et de rétablir la justice, notamment fiscale. Enfin le personnage de l'austère duègne soudainement "en chaleur" jouée par Alice Sapritch complète le festival du rire. Les dialogues cultissimes sont plein de trouvailles "Un pour tous, chacun pour soi", "L'or, c'est mon argent", "Il est l'or, l'or de se réveiller, monseignor, il est huit or", "Elle ment en allemand!", "Sa majesté a bien reçu ma lettre anonyme?", "je suis ministre je ne sais rien faire!", "Raus! Schnell! Quelle jolie langue!" (Allusion transparente aux ordres aboyés par les nazis) sans parler des extraits de Ruy Blas revus et corrigés comme le "Bon appétit Messieurs". Enfin l'esthétique du film est très soignée. Oury s'est inspiré notamment des tableaux de Velazquez pour reconstituer l'Espagne du siècle d'or alors que les paysages désertiques et grandioses ainsi que la musique morriconienne de Polnareff évoquent le western spaghetti.

 

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Spéciale première (The Front Page)

Publié le par Rosalie210

Billy Wilder (1974)

Spéciale première (The Front Page)

Spéciale première est après celle de Milestone et de Hawks la troisième adaptation de la pièce de Ben Hecht et Charles McArthur "The Front Page". Billy Wilder qui n'a plus rencontré le succès depuis La Garçonnière en 1960 n'y est pas davantage parvenu avec cet opus étrillé par la critique et boudé par un public déconcerté par un ton cynique et amer à des années-lumières de la screwball comédie de Hawks. Aujourd'hui encore Spéciale première est considéré comme un film mineur dans sa filmographie.

Pourtant, le film est bien plus intéressant et personnel qu'il n'y paraît au premier abord. Wilder a déjà réalisé un film dénonçant les dérives de la presse à scandale, "Ace in the hole" ("Le gouffre aux chimères") et il s'en donne une fois de plus à cœur joie avec cette satire vitriolée du milieu journalistique. D'autre part s'il conserve le contexte historique de la pièce (1929 et son cachet rétro) il la réactualise avec des allusions à la guerre froide (Williams devient un communiste et la haine des rouges est omniprésente), l'utilisation d'un argot vulgaire typé années 70 et des Private joke sur Ben Hecht! Mais l'aspect le plus jouissif du film pour la fan de Wilder que je suis, c'est la façon dont le film interagit avec celui de Hawks et avec la filmographie de Wilder dans son traitement de l'homosexualité. Déguisement, travestissement, transformisme: la métamorphose du corps et le brouillage des identités est au coeur de son œuvre. C'est donc sans surprise pour le connaisseur que la Hildy de Hawks réapparaît sous les traits de Jack Lemmon qui forme un vieux couple dans le film avec Walter Burns-Walter Matthau. Il s'agit de la 2° prestation des deux acteurs chez Wilder qui forment un véritable "drôle de couple" dans le cinéma US (une dizaine de films en duo à leur actif). Les journalistes (un ramassis d'homophobes machistes sauf Bensinger, premier personnage de Wilder caractérisé par son homosexualité) eux-mêmes disent dans le film qu'Hildy est "marié à Walter Burns" sans parler de dialogues plein de sous-entendus ("someday you're gonna do that and i'm suck you in the shnoze"; " you're beautiful when you're angry.") Et surtout durant tout le film, celui-ci s'emploie à briser le couple Hildy-Peggy comme le faisait Grant chez Hawks mais d'une manière encore plus retorse. La scène la plus extraordinaire de ce point de vue est celle où Peggy, excédée d'attendre Hildy dans le taxi qui doit les mener vers leur destination de mariage monte en salle de presse et le trouve en train de "prendre son pied" à écrire un article sensationnel (d'où l'équivoque "Honey, not now" lorsqu'elle s'approche de lui). Et Burns, triomphant vient alors se coller à Hildy, lui passe le bras autour des épaules, lui glisse une cigarette dans la bouche et défie Peggy (isolée par la mise en scène) du regard "Je lui donne plus de plaisir que tu ne pourras jamais le faire." Celle-ci se décompose sous nos yeux et s'en va, vaincue. Les derniers rebondissements du film ne sont pas aussi réussis mais ils vont dans le même sens. Et tandis que Hildy revient se jeter dans les bras de Burns, Bensinger qui était victime des railleries de ses collègues ("ne te retrouve jamais seul avec lui aux WC") finit par ouvrir un magasin d'antiquités avec le petit jeune à qui cet avertissement était adressé...

 

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La dame du vendredi (His Girl Friday)

Publié le par Rosalie210

La dame du vendredi (1940)

La dame du vendredi (His Girl Friday)

Le titre français, en dessous de tout ne rend pas justice à la comédie de Hawks. "His girl friday" aurait dû être traduit par "Sa femme à tout faire" ou "Sa boniche" en raison de l'allusion à Vendredi, l'esclave de Robinson et non par "La dame du vendredi" qui ne veut rien dire.
Tiré d'une pièce de théâtre de Ben Hecht et Charles MacArthur "The Front Page" (À la une) qui connut pas moins de 4 adaptations au cours du XXe siècle, His girl friday qui est la 2eme est la plus réussie. L'idée forte et audacieuse de Hawks est de féminiser le personnage principal qui est reporter-journaliste, véritable ovni dans un milieu aussi machiste. Il peut ainsi mêler avec bonheur screwball comédie et satire du milieu journalistique (et par extension de la société américaine). Sur le plan visuel, c'est assez pauvre en raison de l'origine théâtrale de l'œuvre. Les acteurs sont confinés essentiellement dans deux pièces. Mais la situation de huis-clos convient à Hawks qui sait particulièrement bien agencer ses personnages dans un espace restreint (par exemple les conversations téléphoniques deviennent un jeu assez étourdissant). Sur le plan des dialogues, c'est un feu d'artifice avec pas moins de 240 mots prononcés par minute (le fameux débit mitraillette de la screwball atteint ici son maximum au point que les réparties se chevauchent) et des passages improvisés assez savoureux comme celui où Cary Grant met en relation le film et son contenu en disant que le fiancé de Hildy ressemble à l'acteur Ralph Bellamy...qui effectivement joue le rôle de son fiancé Bruce. Les manigances du beau Cary (alias Walter Burns) pour mettre Bruce en boîte (au sens propre et au sens figuré) et l'empêcher d'épouser sa bientôt-mais-pas-encore-ex-femme sont irrésistibles. Pas étonnant que His girl friday ait été choisie comme l'une des 7 comédies ayant permis de définir le genre du remariage. Quant à Hildy, tiraillée (là encore au sens propre comme au sens figuré) entre une trépidante mais houleuse existence dans le milieu du journalisme et un destin plan-plan de femme au foyer au fin fond de l'Amérique profonde, elle offre un portrait de femme forte résolument classieux et moderne.

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Seuls les anges ont des ailes (Only Angels Have Wings)

Publié le par Rosalie210

Howard Hawks (1939)

Seuls les anges ont des ailes (Only Angels Have Wings)

Seuls les anges ont des ailes est un film d'aventures réalisé par Howard Hawks en 1939. Ancien pilote de guerre, Hawks rend hommage aux pionniers de l'aéropostale prenant des risques insensés pour distribuer le courrier dans des conditions extrêmes à bord d'avions délabrés. Mais au delà de son aspect aventurier, le film est emblématique de l'oeuvre de Hawks. On y retrouve son attachement pour les lieux de passage enfumés comme le port ou l'aéroport dans lesquels se cristallisent les enjeux de l'intrigue en quasi huis-clos. C'est également un film de groupe où la solidarité et l'amitié virile dans l'adversité jouent un rôle de premier plan. Les personnages masculins sont tous des marginaux atteints par des handicaps physiques (par exemple la mauvaise vue de Kid qui le cloue au sol) ou moraux (la lâcheté de Bat qui le met à l'écart des autres). Autre thème important, la guerre des sexes avec deux femmes liées au personnage principal Geoff (Cary Grant dans un rôle dramatique est bien mais manque un peu de consistance). La première est une chorusgirl en transit (Jean Arthur) amoureuse de Geoff et qui espère qu'un signe de sa part la conduira à rester (Comment ne pas penser à la célèbre réplique de Bacall dans le Port de l'Angoisse "Si vous avez besoin de moi vous n'avez qu'à siffler.") La seconde est une femme fatale qui lui a brisé le coeur quelque temps auparavant. Grand découvreur d'actrices, Hawks donne à Rita Hayworth qui n'avait que 21 ans son premier rôle important à l'écran.

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Les hommes préfèrent les blondes (Gentlemen Prefer Blondes)

Publié le par Rosalie210

Howard Hawks (1953)

Les hommes préfèrent les blondes (Gentlemen Prefer Blondes)

Les hommes préfèrent les blondes est la seule comédie musicale réalisée par Howard Hawks. Il s'agit d'un divertissement enjoué et drôle avec un zeste de burlesque derrière lequel se dissimule une satire vitriolée des rapports hommes-femmes dictés par l'argent et le sexe. Les premiers sont dépeints comme des benêts infantiles quant aux secondes, sexy en diable, fortes et indépendantes, elles manipulent les premiers avec délectation. Marilyn qui était alors moins connue (et moins payée) que Jane Russell lui vole facilement la vedette. Elle joue le rôle de la ravissante idiote (ou plutôt celle qui feint de l'être "je peux être intelligente quand il le faut mais la plupart des hommes n'aiment pas ça") avec jubilation, assumant crânement la totale vénalité de son personnage capable notamment de faire les yeux doux à un vieux barbon juste parce qu'il possède une mine de diamants. Diamonds are a girl's best friends isn't it?

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Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch)

Publié le par Rosalie210

Billy Wilder (1955)

Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch)

Seven years inch n'est pas le meilleur film de Billy Wilder visuellement parlant. Issu d'une pièce, il ressemble à du théâtre filmé et la mise en scène est assez figée sans parler de la vulgarité assumée de l'esthétique. L'acteur principal Tom Ewell manque terriblement de charisme. Les scènes de ses fantasmes (pour la plupart des pastiches de films célèbres) sont si outrancières qu'elles ne font même pas sourire. Enfin le sujet et son traitement sont datés et étouffés par un code Hays alors tout-puissant alors que la canicule dans laquelle baignent les personnages promettait des scènes torrides. Mais il y a Monroe et son magnétisme animal indomptable. La scène de la robe soulevée par les courants d'air de la bouche de métro, même limitée au genou dégage un tel érotisme qu'elle est devenue une scène culte du cinéma et a construit le mythe de l'actrice. Avec une telle bombe sexuelle dans son sac, Wilder peut titiller (le inch du titre en VO signifie "démangeaison") le démon de midi du mâle américain frustré par la société puritaine de façon convaincante même si on est loin de ses chefs-d'œuvre (lui-même tenait ce film en piètre estime d'ailleurs).

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Elle et lui (Love Affair)

Publié le par Rosalie210

Léo McCarey (1939)

Elle et lui (Love Affair)

Léo McCarey est l'un des rares cinéastes à avoir fait un remake de l'un de ses propres films. Il s'agit de Love Affair (Elle et lui) qu'à la manière d'un Gus Van Sant il a décalqué plan par plan pour le technicoloriser en 1957 sous le nom d'An Affair to Remember (Elle et lui également en VF). Mais la version noir et blanc de 1939 est déjà un film totalement accompli. Il commence comme une screwball comédie avec la rencontre électrique sur un bateau entre Michel, un riche playboy et Terry, une jeune femme qui n'a pas sa langue dans sa poche. La mise en scène suggère la gémellité des deux personnages avec de nombreux effets de miroirs. Ce qui n'est au départ qu'un jeu de séduction se transforme complètement à la suite d'une séquence de 17 minutes devenue culte, celle de la visite chez la grand-mère de Michel lors d'une escale sur les hauteurs de Madère. Dans cet endroit magique, hors du temps le flirt léger se transforme en amour profond teinté de mysticisme. Parallèlement ces deux oisifs voient leurs talents artistiques respectifs s'exprimer au grand jour. En tous points cette séquence est celle de la "révélation" qui transforme la comédie en romance. Transfigurés, Michel et Terry revenus sur terre décident de se donner 6 mois pour changer de vie avant de se retrouver au sommet de l'Empire State building (choix d'un sommet, en souvenir de Madère). Mais Léo McCarey n'hésite pas à basculer dans le mélodrame en confrontant les amoureux à l'épreuve de la séparation, de la pauvreté et du handicap afin de tester la solidité de leur amour. Love Affair pratique donc avec aisance le mélange des genres, des lieux et des temporalités. Le récit est en effet à la fois très linéaire en apparence avec des repères temporels très marqués (8 jours 1/2 de traversée, 4h d'escale, 6 mois pour se retrouver, 6 mois supplémentaires de séparation) et en même temps il est cyclique, reliant passé, présent et futur par un système d'échos. La première apparition de Terry, filmée comme un portrait a lieu derrière un hublot ce qui annonce la plus belle peinture que réalisera Michel. De même lorsque Terry raconte à un petit garçon sur le point de faire une bêtise qu'elle est tombée et s'est cassé la jambe dans sa jeunesse elle pressent que cela risque de lui arriver de nouveau. Et l'idée de cycle trouve son accomplissement avec le remake de 1957 tout aussi réussi qui souligne l'universalité et l'intemporalité de cette histoire.

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La Party (The Party)

Publié le par Rosalie210

Blake Edwards (1968)

La Party (The Party)

La réussite de La Party tient d'abord à son respect des trois unités: temps, lieu, action. Une soirée mondaine dans une villa hyper-sophistiquée devient la base d'un festival de gags plus désopilants les uns que les autres. On pense évidemment à Tati qui savait pareillement utiliser les décors inhumains à force de dispositifs alambiqués pour dénoncer par le rire leur aberration. Deuxième réussite, le choix du grain de sable chargé de faire dérailler la machine trop bien huilée. Peter Sellers, acteur caméléon endosse le rôle d'une sorte de Gaston Lagaffe/Monsieur Hulot hindou, Hrundi V Bakshi qui à la suite d'un quiproquo se retrouve invité par erreur à la Party du tout Hollywood. Sa candeur et sa maladresse jurent tant avec la superficialité et l'hypocrisie des autres invités qu'il ne peut que multiplier les dérapages pour notre plus grand bonheur. Dérapages qui conduisent la soirée guindée à se transformer en joyeux capharnaüm où la mousse envahit le décor, faisant exploser toutes les conventions sociales. Une explosion annoncée par la mise en abyme de l'introduction du film. Seule entorse aux 3 unités, on y voit Hrundi V Bakshi alias M. Catastrophe involontairement saboter le tournage d'un film. La satire du milieu hollywoodien tourne déjà à plein régime, notamment les comportements racistes et machistes des metteurs en scènes, acteurs, producteurs, agents artistiques... Enfin l'influence du power flower se fait sentir par le choix d'un hindou pour héros, l'esthétique pop et psychédélique des génériques et la joyeuse fiesta libératrice de la fin avec un éléphant bariolé en guest-star.

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