Les Témoins
André Téchiné (2007)
Il y a du bon et du moins bon dans "Les Témoins". Le bon: l'atmosphère estivale et joyeuse dans une première partie solaire qui rappelle par certains aspects "Les Roseaux sauvages" (1994) avec l'éclosion dans la nature de la passion amoureuse entre Mehdi (Sami BOUAJILA) et Manu (Johan LIBEREAU). Lorsque les ténèbres succèdent à la lumière, c'est le sublime air de Barberine dans "Les Noces de Figaro" interprété par le personnage de Julie DEPARDIEU qui erre dans la nuit avec sa petite lanterne sous la lune qui produit une émotion à la mesure du drame vécu par son frère Manu. La musique est d'ailleurs particulièrement expressive dans "Les Témoins". Celle du générique, particulièrement nerveuse et signée Vivaldi (le compositeur des quatre saisons, thème majeur du film) donne le ton: celui d'un sentiment d'urgence lié aux enjeux du film, une course contre la montre avec la maladie, une course contre la montre avec l'oubli (d'où le titre, "Les Témoins"). Autre choix ultra-pertinent, "Marcia Baila" des Rita Mitsouko, chanson permettant de dater l'époque retranscrite, 1984-1985 mais aussi histoire d'une vie fauchée en pleine jeunesse par la maladie. Seulement, il y a aussi du moins bon dans "Les Témoins". Le personnage d'Emmanuelle BEART qui se définit elle-même comme une enfant gâtée est insupportable de nombrilisme (on plaint son gosse!) et l'actrice, très peu vêtue semble n'avoir que deux expressions à son répertoire: soit elle fait la gueule, soit elle prend un air vicieux dès qu'on parle de sexe. Ca finit par devenir lassant. Quant au personnage de médecin gay malheureux en amour joué par Michel BLANC, il est plombé par son didactisme. Enfin le personnage de Sandra la prostituée (Constance DOLLE) est à peine effleuré alors qu'il aurait été autrement plus intéressant que celui du club bourgeois auquel décide de se rattacher Manu et donc Andre TECHINE.
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