Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Villa

Publié le par Rosalie210

Robert Guédiguian (2016)

La Villa

"La Villa" est un Robert GUEDIGUIAN majeur. Il y a le cadre déjà, cette villa-restaurant construite dans une calanque (celle du grand Méjean) en contrebas d'un viaduc qui ressemble à une scène de théâtre. On est en hiver, le lieu est désert car presque totalement dévolu au tourisme. Mais une maison résiste encore et toujours à l'envahisseur. Elle n'abrite pas seulement une fratrie, celle formée par Angèle, Armand et Joseph réunis autour du patriarche qui à la suite d'une attaque mène une vie végétative. "La Villa" fait le bilan d'une génération vieillissante confrontée à un monde en transformation et à une jeunesse plus cynique (moins toutefois que dans "Gloria Mundi" (2018) qui reprend les mêmes ingrédients). Le film baigne dans la nostalgie avec un flashback puissant qui fait mesurer le travail de longue haleine que Robert GUEDIGUIAN mène sur le temps: on y voit le même trio d'acteurs (Ariane ASCARIDE, Gerard MEYLAN et Jean-Pierre DARROUSSIN) trente ans auparavant chahuter dans "Ki lo sa ?" (1985), l'un de ses films de jeunesse. La jeunesse enfuie, les illusions perdues s'accompagnent d'une atmosphère funèbre de fin d'un monde. C'est l'état léthargique de Maurice (Fred ULYSSE), le couple de vieux voisins et amis (joués par Jacques BOUDET et Genevieve MNICH) qui étranglé par les problèmes financiers décide d'en finir ou encore le fantôme de la petite Blanche, la fille d'Angèle, morte noyée à cause du relâchement de la vigilance de son grand-père. Mais le film possède aussi un côté lumineux qui fait sa force. La vie continue et l'espoir renaît, autrement. C'est le jeune pêcheur joué par Robinson STEVENIN qui courtise Angèle, les retrouvailles entre frères et soeur et surtout, l'accueil d'une fratrie d'enfants migrants fonctionnant en miroir qui symbolisent une descendance adoptive dont la famille est privée.

Commenter cet article