Comment épouser un millionnaire (How to Marry a Millionaire)
Jean Negulesco (1953)
Vu il y a des lustres, "Comment épouser un millionnaire" est typiquement un film de studio calibré pour le succès et qui n'arrive pas à la cheville de son modèle "Les Hommes préfèrent les blondes" (1953) de Howard HAWKS. Le prologue ennuyeux à mourir qui montre durant cinq bonnes minutes un orchestre jouer le thème principal du film sert à en mettre plein la vue avec le Cinémascope qui en était à ses débuts. A l'époque, ça devait faire son petit effet. Aujourd'hui, c'est kitsch à mort, à l'image du film lui-même qui en remet plusieurs couches en filmant New-York comme un dépliant touristique ou en faisant advenir une séquence de défilé de mode qui ralentit encore plus un rythme déjà poussif. Quant au scénario, il est anémique: trois mannequins fauchées s'installent grâce à une combine dans un luxueux appartement qui doit servir d'attrape-millionnaire. Mais aucune ne va finir avec le richard convoité. Aucun des neuf personnages (les trois filles, les trois millionnaires et les trois fiancés "fauchés") n'est véritablement développé et l'intrigue comme la mise en scène est répétitive et sans relief. Ne parlons même pas de la vision vénale des femmes que l'histoire véhicule. Le seul intérêt du film réside dans la présence de Lauren BACALL et de Marilyn MONROE (la troisième, l'ex pin-up Betty GRABLE est parfaitement oubliable). La première est classieuse, la deuxième, craquante et on sourit une ou deux fois lorsque les dialogues font allusion à Humphrey BOGART ou à "Diamonds are a girl's best friend" mais c'est à peu près tout.
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