Dietrich-Garbo, l'Ange et la Divine
Marie-Christine Gambart (2014)
C'est plutôt amusant de voir sur des images d'archives Marlene DIETRICH prétendre ne pas connaître Greta GARBO et rejoindre le concert de louanges convenu à son propos. Une excellente comédienne soucieuse de préserver son image tout en esquivant les questions qui fâchent se dit-on. La réalité fut en effet bien différente. Dans la collection "Duels" de France 5, le documentaire de Marie-Christine GAMBART nourri d'images d'archives et de témoignages de spécialistes se penche en effet sur la relation complexe des deux légendes hollywoodiennes d'origine européenne. D'un côté une certaine fascination et une volonté d'imitation (surtout de la part de Dietrich vis à vis de Garbo qui accéda au statut de star avant elle). De l'autre une rivalité féroce par studios interposés (la MGM pour Garbo, la Paramount pour Dietrich) mais aussi par conquêtes interposées, Dietrich qui collectionnait les aventures ayant séduit l'amante de Garbo, Mercedes de Acosta au début des années trente. Les deux femmes étaient en effet androgynes et bisexuelles au point qu'une liaison entre elle au milieu des années vingt est évoquée sans que l'on en ait la preuve formelle. Idem en ce qui concerne leur réunion à l'écran, la rumeur prêtant à une figurante les traits de Marlène Dietrich dans "La Rue sans joie" (1925) s'avérant infondée d'après les historiens du cinéma (et Marlène Dietrich elle-même puisqu'elle n'avait soi-disant jamais rencontré Garbo). A défaut de certitudes, un film a eu l'idée de les réunir à l'écran à l'aide d'images d'archives dans les années 1990, soit après leurs décès respectifs. Les deux stars savaient préserver leurs zones d'ombre qui faisaient partie de leur aura. Néanmoins leurs personnalités comme leurs stratégies ont été différentes. Greta Garbo a joué sur le silence et le retrait alors que Marlène Dietrich, moins réticente vis à vis des médias (même si c'était pour les pipeauter) s'est engagée contre le nazisme en allant soutenir les soldats américains au front pendant la guerre. Elle a également continué sa carrière plus longtemps, acceptant de vieillir sous les caméras, du moins, jusqu'à ce qu'on lui fasse comprendre qu'elle était devenue has been.
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