Du Sang dans le désert (The Tin Star)
Anthony Mann (1957)
Je ne connaissais pas ce western de Anthony MANN qui est pourtant un maître du genre, en particulier pour son fabuleux quinté avec James STEWART. Si "Du Sang dans le désert" (titre français tapageur sans rapport avec le film destiné à accrocher le public, un procédé fréquent dans ces années-là) ne se hisse pas au même niveau et est l'un des plus méconnus de son auteur, cela reste de la belle ouvrage. On sent la présence du maître dans la précision de la mise en scène, de la première scène (l'arrivée assez sinistre de Hickman) à la dernière (son départ rempli d'espérance). Ce que l'on peut reprocher au film, c'est son scénario convenu, archi-classique, vu 100 fois dans d'autres films. Par exemple le récit d'apprentissage d'un jeunot inexpérimenté par un vieux briscard désabusé ou le surgissement sous les yeux émerveillé d'un enfant d'un justicier sorti de nulle part ("Shane" (1953) es-tu là?), ou encore la solitude du shérif chargé de faire respecter la loi face au chef de bande qui fédère derrière lui tout un village. Tout cela au détriment de sujets comme le racisme qui dans les années cinquante commençait à se frayer un chemin dans le western. La question est abordée par le biais de la relation filiale qui ne noue entre Hickman (Henry FONDA) et le jeune Kip qui vit avec sa mère à l'écart du village parce qu'elle est la veuve d'un indien ou encore à travers les deux frères hors-la-loi McGaffey (l'un d'entre eux étant joué par un Lee VAN CLEEF encore dans l'ombre) que leur métissage expose particulièrement au risque de lynchage. Cependant, la courte durée du film ne permet pas de véritablement approfondir la question. Mais le duo composé par Henry FONDA et Anthony PERKINS fonctionne vraiment bien, le premier prenant le second sous son aile et le second redonnant foi en l'humanité au premier.
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