Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cinéma Paradiso (Nuovo Cinema Paradiso)

Publié le par Rosalie210

Giuseppe Tornatore (1988)

Cinéma Paradiso (Nuovo Cinema Paradiso)

Un artiste célèbre joué par Jacques Perrin ayant atteint un âge avancé se remémore son enfance modeste suite au décès d'un homme de l'ombre dont l'amour de l'art changea sa vie. "Les Choristes"? Non "Cinéma Paradiso". Je soupçonne Christophe Barratier de s'être inspiré du film de Giuseppe Tornatore pour sa chronique nostalgique sortie en 2006 qui rencontra d'ailleurs un grand succès, tout comme son prédécesseur. 

J'avais un souvenir très vague de "Cinéma Paradiso" que j'ai trouvé lors de son revisionnage inégal. J'ai beaucoup aimé le début (avec le petit Salvatore Cascio jouant Toto enfant), la fin (avec Jacques Perrin jouant un Salvatore ayant atteint l'âge mûr ému de retourner dans le village de son enfance) mais beaucoup moins le passage où Salvatore est adolescent, plus convenu. De plus la vision très nostalgique voire surannée du cinéma qui se dégage du film m'a un peu agacée. Cela fait des décennies qu'on annonce la fin de cet art qui dans les années 80 n'était concurrencé "que" par la télévision et les cassettes vidéos alors que 40 ans plus tard, la concurrence est autrement plus vive avec les plateformes de streaming et que le cinéma est pourtant toujours là. En fait c'est une certaine conception du cinéma effectivement révolue que célèbre Cinéma Paradiso, un peu comme le faisait Marcel Carné pour le théâtre avec "Les Enfants du Paradis": celui d'un lieu de vie populaire et tapageur comme une sorte d'agora ou d'église laïque dans laquelle toute une communauté venait oublier ses soucis. La pratique du cinéma en salle s'est depuis embourgeoisée, est en voie de gériatrification hormis quelques gros films américains et comédies françaises et est devenue plus individualiste. Les transformations du Cinéma Paradiso, d'abord aux mains de l'Eglise qui censure les passages des films jugés osés, puis après son incendie dans celles du privé qui privilégie le rendement au détriment de la qualité et enfin dans celles de la ville qui décide de détruire le bâtiment abandonné pour en faire un parking reflète les évolutions économiques et sociales depuis la fin de la guerre: d'abord les vestiges de la société traditionnelle, villageoise et bigote puis les bouleversements des trente glorieuses et enfin la crise des années 70-80. On apprécie aussi la musique de Ennio Morricone, la prestation de Philippe Noiret dans le rôle de la bonne fée et les extraits de nombreux classiques qui jalonnent le film, italiens, hollywoodiens ou français. La scène finale des baisers est devenue culte.

Commenter cet article