Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Regeneration (The Regeneration)

Publié le par Rosalie210

Raoul Walsh (1915)

Regeneration (The Regeneration)

"Regeneration" est le plus ancien film de Raoul WALSH à avoir été conservé (à ce jour). C'est aussi son premier film pour la Fox. C'est enfin l'un des précurseurs du film de gangsters, genre qui s'épanouira à Hollywood avec le début du cinéma parlant.

L'histoire s'articule autour d'un drame social, celui d'un jeune orphelin qui est recueilli par des voisins misérables dont le mari est une brute et qui préfère donc fuir et se débrouiller par lui-même. A 25 ans, il dirige un gang sur les docks de New-York. Cela préfigure de ce fait "Sur les quais" (1954) de Elia KAZAN d'autant que l'acteur ressemble pas mal à Marlon BRANDO et que la morale chrétienne y est très présente (c'est lié aux origines des réalisateurs, la Grèce pour Elia KAZAN, l'Irlande pour Raoul WALSH). Le titre annonce la couleur si je puis dire mais surtout le personnage féminin principal est une jeune bourgeoise qui fonde un institut de charité pour venir au secours des miséreux et qui est prête à aller jusqu'au sacrifice pour accomplir sa mission. En cela, elle est bien plus active que son homologue dans le film de Kazan car elle endosse aussi les rôles masculins (celui du directeur de conscience et celui du christ rédempteur): dans une scène spectaculaire, elle échappe avec ses protégés à l'incendie du bateau où elle avait organisé une fête (dans le style du secours populaire) tandis que Owen sauve deux fillettes qui avaient été prises au piège. Plus tard, elle se retrouve aux prises avec Skinny, le nouveau chef du gang d'Owen, ce dernier ayant préféré le quitter pour se rapprocher d'elle.

Bien que le film soit par moments assez abîmé, il donne déjà une idée du talent du réalisateur. La vie dans les bas-fonds est restituée avec beaucoup de réalisme grâce notamment à l'utilisation de la profondeur de champ dans laquelle on voit se démener de nombreux enfants déguenillés qui semblent sortir de tous les coins de l'image. Raoul WALSH utilise aussi comme D.W. GRIFFITH (dont il a été l'assistant) le montage parallèle pour dynamiser les scènes et leur donner du suspens. Celle du bateau dans laquelle il dirige de main de maître l'évacuation d'une foule est un morceau d'anthologie. Il recourt également au flashback pour illustrer le dilemme du héros. Enfin, en ce qui concerne l'émotion, il utilise beaucoup le gros plan, notamment sur les visages charismatiques de Rockliffe FELLOWES et de Anna Q. NILSSON ce qui fait passer la pilule de la morale édifiante.

Commenter cet article