La Chrysalide et le papillon
Georges Méliès (1901)
Derrière ce beau titre, un tour de magie cinématographique de Georges MÉLIÈS en forme de conte oriental doublé d'une histoire de métamorphose. Le scénario s'inspire du numéro de magie de 1885 de Buatier de Kolta Le Cocon, ou Le Ver à Soie . Dans celui-ci, de Kolta a dessiné un ver à soie sur papier ; le papier s'est cassé pour révéler un cocon, qui s'est ouvert pour révéler la femme de Kolta habillée en papillon. Georges MÉLIÈS a mélangé des techniques du spectacle de magie (les machineries de scène) et des trucages cinématographiques pour réaliser le film.
L'intérêt de ce court-métrage, outre sa poésie visuelle réside dans son troublant télescopage entre la figure du charmeur de serpents dont la magie provient du pouvoir qu'il prétend exercer sur la nature et celle d'un processus naturel qui échappe au contrôle humain (la chenille géante qui devient une femme-papillon après être entrée dans une chrysalide qui ressemble à un oeuf gigantesque). Le charmeur de serpents tente d'ailleurs de la capturer en lui coupant les ailes mais c'est elle qui aura le dernier mot en le faisant retourner à l'état larvaire.
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