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Les Amants passionnés (The Passionate Friends)

Publié le par Rosalie210

David Lean (1949)

Les Amants passionnés (The Passionate Friends)

On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, autrement dit la romance passionnelle et la sécurité matérielle et affective. Faute de parvenir à choisir, Mary Justin (Ann TODD) se retrouve écartelée entre son mari (Claude RAINS) et son amant (Trevor HOWARD) qu'elle connaît depuis sa prime jeunesse, auquel elle a renoncé mais qu'elle ne peut oublier. Et quand elle espère enfin avoir tourné la page, le destin s'en mêle et c'est reparti pour un tour! Les flashbacks enchâssés n'aident pas le spectateur à s'y retrouver (l'apparence des personnages ne change pas d'un iota malgré le temps écoulé sans parler de quelques projections fantasmatiques qui viennent rendre le scénario encore plus confus) et on peut être agacé par ce personnage de femme qui ne veut prendre aucun risque dans la vie et refuse de s'engager auprès des deux hommes qui l'aiment (à celui auquel elle offre son coeur elle refuse de partager sa vie et à celui qu'elle épouse, elle refuse son coeur). Néanmoins, Ann Todd offre une prestation suffisamment douloureuse pour parvenir à émouvoir. Quant à Claude Rains, il est impérial dans le rôle complexe d'un homme froid en apparence mais bouillonnant à l'intérieur et capable de beaucoup plus d'humanité qu'on ne l'imagine. David LEAN, le spécialiste des histoires d'amours impossibles qui adapte un roman de H.G. Wells ne parvient pas à se hisser au niveau de son magnifique "Brève rencontre" (1945) réalisé quatre ans plus tôt (ce qui explique à mon avis la moindre notoriété de ces amants passionnés), néanmoins il évoque les affres de la passion, de l'indécision, de la jalousie, des regrets avec beaucoup de subtilité. Les scènes avec Steven se déroulent volontairement dans des grands espaces naturels magnifiant leur amour (lac, sommet enneigé de montagne) ou bien dans des intérieurs aux baies vitrées donnant sur une vue splendide alors que Howard doit se contenter de voir sa femme dans le cadre étriqué de son bureau.

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