La Joyeuse Divorcée (The Gay Divorcee)
Mark Sandrich (1934)
Plus je vois les films que la RKO a tourné à la chaîne avec le duo Fred Astaire-Ginger Rogers, plus je fais le parallèle avec ceux que la MGM a tourné avec les Marx Brothers dans la deuxième moitié des années 30 (donc durant la même période). Autrement dit, une recette, toujours la même servant d'écrin à un duo ou à un trio de talents exceptionnels sans lesquels ces films, professionnels mais dénués de toute personnalité seraient tombés dans l'oubli. Le début de "La Joyeuse Divorcée", leur deuxième film, est pourtant prometteur avec un Fred Astaire plus sobre dans son jeu qu'à l'ordinaire (ouf!) et une rencontre avec Mimi-Rogers sur un mode "coquin" qui fait penser à l'une des scènes les plus célèbres de "L'impossible M. Bébé", celle dans laquelle la jupe de l'héroïne se déchire à l'arrière avec tout le sous-entendu érotique que cela sous-entend. Hélas, très vite, l'intrigue (du bon gros vaudeville qui tache) patine, servant de prétexte à des numéros élégants mais convenus tout comme le jeu des rigolos de service de la maison RKO, Edward Everett Horton et Eric Blore (excellents certes mais qui pourraient être tellement mieux employés avec un scénario digne de ce nom). Il faut patienter 50 minutes avant de voir le couple magique enfin s'élancer sur la piste (et en plus sur un titre de Cole Porter, "Night and Day"!) Leurs numéros sont trop rares (et trop courts!) mais chacun d'entre eux suffit à écrire une page du 7eme art comme celui du final dans lequel ils dansent sur les meubles le plus naturellement du monde comme s'ils étaient en apesanteur. Et Ginger Rogers affirme là encore un sacré tempérament de comédienne qui sera plus tard mis en valeur en dehors de ses talents de danseuse entre autres par Billy Wilder et Howard Hawks.
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