L'Entreprenant Mr. Petrov (Shall We Dance)
Mark Sandrich (1937)
Je n'ai pas besoin de me casser la tête pour écrire un avis sur "L'Entreprenant Mr.Petrov" étant donné que je peux copier-coller celle que j'ai écrite pour "Top Hat" du même réalisateur. Entre le scénario anémique fondé sur un seul quiproquo de vaudeville dont la résolution est une question de vie ou de mort (Petrov et Linda sont-ils mariés? Oui mais non mais oui en fait sauf que non etc.), une mise en scène plate comme une limande et un Fred Astaire dont le cabotinage grotesque me tape personnellement sur les nerfs, on comprend que sans les numéros musicaux et dansés, il y a longtemps que cette comédie musicale serait tombée dans l'oubli. Bon, on peut aussi mentionner les faire-valoir comiques que sont Eric Blore et Edward Everett Horton (sorti tout droit de chez Lubitsch) qui font bien leur job mais ne sont pas inoubliables non plus. En revanche, dès qu'il s'agit de chanter et de danser, on change de dimension. Chaque numéro est brillant qu'il soit accompli en solo (Fred Astaire et les jazzmen dans la salle des machines du paquebot) ou en duo (le numéro Astaire-Rogers en patins à roulettes est époustouflant et la chanson qui l'accompagne l'est tout autant). Les véritables auteurs de ces comédies musicales de la RKO aux réalisateurs interchangeables et aux décors et techniciens immuables ce sont les compositeurs (cités, c'est un signe qui ne trompe pas à la place du réalisateur) et les chorégraphes ainsi que le couple vedette. Dans "Shall We Dance", il s'agit de George Gershwin pour la musique et comme dans "Top Hat" de Hermes Pan pour les chorégraphies. Quant au duo Astaire-Rogers, merveilleux danseurs à l'alchimie parfaite entrés dans la légende du cinéma, il s'avère que dès cette époque, Ginger affirme de grandes qualités de comédienne qui font cruellement défaut à son partenaire pourtant bien plus expérimenté qu'elle (qui fera heureusement des progrès par la suite).
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