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Correspondant 17 (Foreign Correspondent)

Publié le par Rosalie210

Alfred Hitchcock (1940)

Correspondant 17 (Foreign Correspondent)

Pourquoi le deuxième film américain de Alfred HITCHCOCK n'est-il pas plus connu? Sans doute en raison de l'absence de figures de premier plan au casting à l'exception de George SANDERS dont le charisme tranche avec la fadeur de la plupart des autres acteurs. Si Gary COOPER avait accepté le rôle principal comme le souhaitait Alfred HITCHCOCK sans doute qu'il figurerait non seulement au panthéon de ses meilleurs films mais également des meilleurs films américains antinazis réalisés "à chaud" au côté de "Le Dictateur" (1940) et de "To Be or Not to Be" (1942). Car "Correspondant 17" est un vibrant plaidoyer de Hitchcock qui faut-il le rappeler était anglais (comme Charles CHAPLIN, Ernst LUBITSCH étant lui d'origine allemande) pour que les américains interviennent dans le conflit qui commençait à ravager l'Europe. Son héros candide (dans lequel je le répète, Gary COOPER aurait fait merveille) qui incarne l'Américain moyen se retrouve propulsé en Europe au coeur d'événements qui le dépassent. Si le message est limpide et le film, engagé, l'intrigue d'espionnage n'est comme souvent chez Hitchcock qu'un prétexte à des séquences d'action et de suspense mises en scène avec brio. Outre celles que tout le monde cite à savoir le meurtre dans les escaliers qui fait penser à celui d'Odessa dans "Le Cuirassé Potemkine" (1925), à la scène extérieure puis intérieure dans un moulin à vent qui préfigure "La Mort aux trousses" (1959) et "Vertigo" (1958) ou encore celle du crash de l'avion dans la mer vu de l'intérieur (comme dans "Seul au monde" (2001) de Robert ZEMECKIS) qui bénéficie d'effets spéciaux troublants de crédibilité si l'on songe à l'époque où le film a été réalisé, il y a une séquence dont on ne parle jamais mais qui m'a fortement impressionnée, c'est celle de la chute du haut du clocher de la cathédrale de par la façon dont Alfred HITCHCOCK joue avec nos nerfs en faisant durer le suspense. Par ailleurs si le ton plutôt badin du film le rattache davantage à sa période anglaise qu'à ses futurs chefs d'oeuvre américains, il y a un personnage qui tranche avec le reste, c'est celui du père de la petite amie du héros, Stephen Fisher (Herbert MARSHALL) pris dans un dilemme impossible entre ses engagements et ses sentiments qui en fait une figure tragique, annonciatrice du tournant plus grave pris par Alfred HITCHCOCK dans nombre de ses films ultérieurs.

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