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Crazy, Stupid, Love

Publié le par Rosalie210

Glenn Ficarra et John Requa (2011)

Crazy, Stupid, Love

N'étant guère sensible aux comédies romantiques (sauf exception!) j'ai eu envie de regarder ce film pour deux raisons: son casting plutôt alléchant et son duo de réalisateurs dont j'avais aimé le précédent film "I love you, Phillip Morris", hilarant et culotté. Autant le dire tout de suite, si l'on voit bien que "Crazy, Stupid, Love" n'est pas réalisé par des manchots avec une certaine élégance dans le choix des cadrages, des décors, des costumes, de la photographie qui le rend agréable à regarder, il n'en reste pas moins que le contenu est bancal. L'intrigue est pourtant prometteuse avec pour moteur le désir qui vient mettre la pagaille dans l'idéologie familiale américaine en bouleversant les repères générationnels. Le père, Cal (Steve Carell dans son rôle habituel) trompé par sa femme Emily (Julianne Moore) se retrouve dans une sorte de "supermarché du sexe" pour cadres sup et bobos branchés dans lequel il prend des leçons de séduction auprès d'un tombeur quelque peu dandy, Jacob (Ryan Gosling, un peu plus fringant qu'à l'ordinaire) qui pourrait être son fils. Pendant que Cal s'invente une seconde jeunesse plus aventureuse que celle, très plan-plan qu'il a vécu, la baby-sitter de 17 ans tombe amoureuse de lui. Elle-même est l'objet des fantasmes du fils de Cal âgé de 13 ans. Bref cela aurait pu prendre des allures d'un "American Beauty" inversé ou bien d'une screwball comedie moderne dans laquelle les hommes et les femmes auraient échangé les rôles. Rien de tout cela n'advient et la montagne accouche d'une souris. Après une scène drôlissime de règlements de compte entre hommes, chacun reprend sagement sa place. Cal retourne auprès de sa femme, Jacob se range et devient le gendre idéal et Robbie "comprend" qu'il doit attendre d'être un homme (comme Papa?) avant de pouvoir sérieusement prétendre à courtiser Jessica. Tout rendre donc dans l'ordre au final sur fond de discours bien-pensant destiné au public que les audaces de départ auraient pu effrayer. C'est sous-estimer le pouvoir du rire à faire accepter la subversion et c'est donc bien dommage.

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