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Chaplin

Publié le par Rosalie210

Richard Attenborough (1992)

Chaplin

Librement inspiré de l'autobiographie de Charles CHAPLIN, le biopic de Richard ATTENBOROUGH, réalisateur habitué aux grands sujets est inégal. Du côté négatif, il y a un fil directeur assez lourd avec les interventions intempestives d'un personnage fictif, l'éditeur du livre autobiographique de Chaplin (joué par un Antony HOPKINS mal employé) qui lui demande régulièrement des précisions, rectifications sur ses souvenirs. Il y a aussi une vraie difficulté dans le dosage des différents éléments du scénario. Fallait-il accorder par exemple la même importance à toutes les femmes de la vie de Chaplin? A mon avis non car elles défilent comme des figures de cire et on n'en retient rien alors que Edna PURVIANCE (dont la relation intime avec Chaplin est passée sous silence) et Paulette GODDARD ont eu un rôle très important en tant qu'actrices dans ses films (la première au temps du muet et la second, au temps du parlant). Ce reproche peut d'ailleurs être étendu à la plupart des personnages secondaires car la reconstitution de l'industrie hollywoodienne du début du XX° siècle est soignée mais hélas, trop survolée. Si bien qu'on passe directement des débuts de Chaplin chez Mack SENNETT avec une allusion dépréciative à une certaine Mabel amputée de son nom de famille et présentée comme n'ayant pas les moyens de son ambition créatrice (alors qu'aujourd'hui Mabel NORMAND a été réhabilitée comme réalisatrice auprès de Chaplin mais une femme qui dirige un homme, ça fait tache peut-être ^^) à la fondation de son propre studio en 1917 en sautant toutes les étapes intermédiaires. Et les célébrités quand elles apparaissent font là encore de la figuration (le couple Douglas FAIRBANKS et Mary PICKFORD par exemple). Enfin de façon générale, la vie privée de Chaplin (les problèmes psychiatriques de sa mère jouée par… Geraldine CHAPLIN, ses conquêtes, ses démêlés avec Hoover) prend trop de place et est abordée de manière répétitive (fallait-il montrer Hoover toutes les demi-heure à la façon des pubs MAAF et de leur slogan "un jour je l'aurai"?)

Mais il y a du bon aussi dans "Chaplin". D'abord le rôle-titre, cela a été assez souligné est magnifiquement interprété par Robert DOWNEY Jr. qui réussit à nous faire croire qu'il est Chaplin aux différents âges de sa vie. Et ce n'est pas un mince exploit car il est aussi bon dans les acrobaties du slapstick de sa jeunesse que dans la dernière scène où en tant que vieillard mélancolique, il jette une dernière fois l'œil dans le rétro pour regarder les scènes emblématiques de ses films (une très belle idée ce bouquet final qui permet de revoir des extraits entrés dans la mémoire collective des films "Le Kid / Le Gosse" (1921), "La Ruée vers l'or" (1925), "Le Cirque" (1927) etc.) Ensuite, bien que trop courte, la reconstitution du tournage d'un de ses premiers courts-métrages muets est parfaitement jubilatoire (là aussi le talent de l'interprète principal joue à plein). Procédé étendu dans une autre scène qui reprend les codes des films comiques muets dans un épisode de la vie de Chaplin (celui où il a dû se planquer avec ses bobines pour éviter qu'elles ne soient saisies par les avocats de sa première femme). Rien que pour le pur bonheur que dégagent ces scènes, le film vaut d'être vu!

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