Ballroom Dancing (Strictly Ballroom)
Baz Luhrmann (1992)
"Ballroom Dancing" est le premier long-métrage de Baz Luhrmann mais en un sens, c'est aussi un aboutissement logique de ses précédentes expériences artistiques: la danse, le théâtre et l'opéra. Il s'agit également du premier volet de la trilogie du Rideau rouge (qui ouvre et ferme chaque film), complété par la suite avec "Roméo + Juliette" et "Moulin Rouge". Mais contrairement à ses deux successeurs, "Ballroom Dancing" est une comédie à petit budget mi-satirique, mi-success story qui se situe quelque part entre "Little Miss Sunshine", "La fièvre du samedi soir" et "Dirty Dancing". Il partage avec le premier une peinture satirique d'un milieu kitschissime, celui des concours de danse de salon encadré par des règles rigides qui font ressembler les participants quelle que soit la qualité de leur technique à des mannequins de cire. Mais il partage avec les deux autres un héros aussi talentueux que rebelle qui se trouve une partenaire qui lui correspond hors de son milieu social et du cadre imposé par la Fédération de danse. On remarquera en effet que celle-ci est d'origine latino et vit dans un quartier modeste alors que les danseurs vedettes sont tous WASP (l'histoire se déroule en Australie mais elle pourrait tout aussi bien se dérouler en Amérique). Telle Cendrillon ou le vilain petit canard, celle-ci va se métamorphoser au contact de son "prince charmant" dont elle partage le non-conformisme. La spontanéité et la fraîcheur du couple tranchent radicalement avec l'académisme des autres danseurs mais aussi avec les membres du jury qui ressemblent à des poupées fardées grotesques façon Michou peroxydées et bronzées. C'est cette exubérance ainsi que l'énergie des numéros de danse qui rendent le film intéressant en dépit de son intrigue hyper convenue.
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