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My Lady (The Children Act)

Publié le par Rosalie210

Richard Eyre (2017)

My Lady (The Children Act)

J'ai voulu voir ce film pour Emma THOMPSON qui est une de mes actrices préférées. Et c'est effectivement son principal atout car pour le reste le film souffre d'une réalisation très plate et d'un scénario confus. En fait il semble qu'en cours de route, le film change de direction mais sans en assumer les conséquences. La première partie qui est de loin la plus intéressante nous montre le travail qu'effectue la juge aux affaires familiales Fiona Maye et les délicates décisions de justice qu'elle doit prendre mettant en jeu des questions morales et religieuses qui s'opposent parfois aux lois. C'est ainsi qu'elle est appelé à trancher sur le cas d'Adam Henry, un jeune garçon leucémique membre des témoins de Jéhovah qui refuse la transfusion sanguine qui pourrait le sauver. En choisissant un cas limite, celui d'un adolescent qui est à 3 mois de sa majorité, le film (adapté d'un livre) analyse les limites de la notion "d'intérêt supérieur de l'enfant", principe international traduit au Royaume Uni par le Children Act de 1989 (titre en VO du film). En effet la deuxième partie du film s'attache à décrire les conséquences "humaines" malheureuses de la décision de justice. Mais hélas, il le fait de façon extrêmement peu convaincante. D'une part il fait de Adam un jeune homme dont la vie semble tellement vide après l'effondrement de son système de valeurs qu'il ne trouve pas mieux que de harceler la juge sans lui dire clairement ce qu'il veut exactement d'elle (une mère? Une confidente? Une amante? Sans doute les trois.) Mais Fiona Maye est tout aussi trouble que consternante dans sa façon de lui opposer une fin de non-recevoir glaçante sans répondre à ses questions alors qu'elle s'est permis une intrusion peu professionnelle dans sa chambre d'hôpital pour prendre sa décision, intrusion dont elle refuse ensuite d'assumer les conséquences. Comme sa vie personnelle est aussi vide que celle d'Adam (un mariage qui part à vau l'eau, pas d'enfant, un dérivatif dans la musique qui ne suffit pas à percer sa cuirasse), on peut se demander ce qu'elle fuit exactement.

Cela aurait pu être passionnant mais sans doute qu'il aurait fallu beaucoup de courage au romancier et au réalisateur pour sortir des non-dits et affronter tout ce qu'aurait impliqué une relation intime entre les deux personnages que ce soit en terme de barrière sociale, de croyance ou d'âge. Rien de tout cela n'advient, on patauge dans la semoule avant une fin terriblement convenue qui "évacue le problème" posé par le jeune homme. Frustrant.

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