Le Cabinet des figures de cire (Das Wachsfigurenkabinett)
Paul Léni et Léo Birinsky (1924)
"Le cabinet des figures de cire" est un film expressionniste allemand qui se situe dans la mouvance du célèbre film de Robert WIENE, "Le Cabinet du docteur Caligari (1919). Selon les historiens du cinéma il en constitue même le point final. Et ils n'ont pas que la fête foraine, Werner KRAUSS, Conrad VEIDT* ou leur "cabinet" ^^ en commun. Ils ont aussi leurs décors incroyables aux perspectives faussées qui dans le film de Paul LENI et Leo BIRINSKY ont en plus l'avantage de la variété puisqu'il se compose de trois histoires se situant dans trois lieux différents: le Bagdad des mille et une nuits, la Russie d'Ivan le Terrible et le Londres de Jack l'Eventreur. Des contes et des légendes aux tonalités merveilleuses (dans le premier cas) ou fantastiques (dans le deuxième et troisième)** qui se prêtent bien à un traitement expressionniste***. Quant à la structure de l'intrigue, elle est empruntée à un autre film important de cette époque, "Les Trois lumières" (1921) de Fritz LANG. Pas seulement parce qu'il y a trois histoires mais parce que les personnages principaux s'y projettent. Nul doute que ces films ont été une source d'inspiration majeure pour Michel OCELOT dont le "Princes et Princesses" (1998) et les "Les Contes de la nuit 3D" (2011) reposent sur les mêmes principes. En mode (très) mineur, le principe des statues de cire qui prennent vie fait également penser à "La Nuit au musée" (2006) et ses suites.
* La troisième figure de cire du film étant interprétée par un autre acteur majeur de ce courant, Emil JANNINGS.
** Pour mémoire le merveilleux se déroule dans un univers où la magie est la norme alors que le fantastique voit surgir le surnaturel dans un monde réaliste, même si les trois personnages ont réellement existé.
*** Si la première histoire est bouffonne, elle repose beaucoup sur la sensualité de l'actrice qui rend fous les hommes autour d'elle. Et les autres reposent sur la folie du personnage principal qui entraîne ses victimes dans un véritable cauchemar éveillé.
Commenter cet article