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Serial Mother (Serial Mom)

Publié le par Rosalie210

John Waters (1994)

Serial Mother (Serial Mom)

« Serial Mother » , film culte de la première moitié des années 90 est une satire vitriolée de l’american way of life, mélange de "Desperate Housewives" (2004) et de thriller hitchcockien avec une bonne dose d’humour absurde. Le personnage central de l’histoire est Beverly Sutphin (Kathleen TURNER), l’archétype de la mère au foyer irréprochable qui joue à la perfection son rôle de vitrine souriante de la famille américaine modèle. Celle qui trie ses déchets, offre un verre aux éboueurs, se rend aux réunions parents-professeurs avec un cake aux fruits maisons, à l’église le dimanche et adore les petits oiseaux. Évidemment derrière c’est le grand vide à l’origine d’une névrose carabinée laquelle se transforme en folie meurtrière. Le sexe et la violence bannis en façade des lotissements de banlieue proprets se déchaînent dans les magazines et à la TV avant de se déverser comme une benne à ordures par l'arrière-cour (la poubelle étant la métaphore qui ouvre le film). La moindre incartade vis à vis du code social et moral et c’est le zigouillage en règle. Beverly utilise tout ce qui lui tombe sous la main. Son téléphone et des lettres anonymes tout d'abord pour harceler la voisine qui a eu le toupet de lui griller sa place de stationnement. Le flot d'injures jusque là réprimées précède le passage à l'acte violent avec des ciseaux, un tisonnier, un climatiseur, une voiture ou une bombe à gaz. Le ton est volontiers outrancier et le mauvais goût, assumé ce qui souligne l’obscénité de la société américaine qui fait du fric sur ses pulsions morbides (Serial Mom devient une star, une marque que l’on s’arrache pour des droits d'adaptation TV ou pour des produits dérivés et si le dernier meurtre a lieu sur une scène en plein concert, ce n’est pas par hasard). Le procès devient lui-même une parodie où Beverly mène tout le monde par le bout du nez. Si certains passages font mouche, le film est toutefois inégal, la farce grotesque aussi subtile qu’un gros pudding s’avérant indigeste sur 1h30.

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