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Big Fish

Publié le par Rosalie210

Tim Burton (2003)

Big Fish

"Big Fish" bien qu'un peu inégal est une belle réflexion sur la création et la transmission. Edward Bloom (Ewan McGREGOR jeune et Albert FINNEY âgé) est en quelque sorte un double du cinéaste. Il n'a jamais oublié l'enfant qui était en lui et les pouvoirs de l'imaginaire qui vont avec. Ses talents de conteur hors-pair lui ont permis de transformer les événements triviaux de sa vie en une formidable Odyssée fantastique. Il y a du Terry GILLIAM dans ce récit picaresque rempli de créatures légendaires du folklore universel (sorcière, sirène, loup-garou, géant etc.) avec une touche spécifiquement américaine (le southern gothic que je trouve particulièrement présent dans la ville de Spectre, joyeuse en apparence mais mortifère et claustrophobique en réalité avec sa guirlande de chaussures à l'entrée et son horizon bouché).

La problématique de l'histoire tourne autour de la transmission de ce passé réinventé au fils d'Edward, Will (Billy CRUDUP) qui n'a pas les mêmes besoins que son père. Lui a besoin de racines et de faits sur lesquels s'appuyer pour se construire et transmettre à son tour. La créativité de son père devient une pathologie familiale en ce sens que sa mythomanie empêche son fils de démêler le vrai du faux et de s'y retrouver. Son talent de conteur place par ailleurs son père au centre de l'attention, l'empêchant d'exister. C'est en suivant l'exemple de sa mère Sandra (Jessica LANGE, discrète mais présente et attentive) qu'il trouve le chemin aquatique lui permettant de renouer avec son père, découvrant l'origine bien réelle de ses sources d'inspiration et finissant par entrer dans son imaginaire sans s'y perdre pour l'aider à terminer son histoire en beauté. Car avec ou sans talent, personne ne raconte sa vie avec une absolue fidélité à la réalité, elle est recréée au fur et à mesure par le prisme de la perception puis celui de la mémoire. Le plan permettant de comprendre comment des jumelles sont devenues des siamoises par un simple changement de regard caméra est particulièrement génial. La limite entre réel et imaginaire est donc bien plus ténue que ce que l'on croit, et ce d'autant plus que cet imaginaire fait partie de la réalité de l'individu qui le produit. Là se trouve la source de l'art "bigger than life".

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