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Magic in the Moonlight

Publié le par Rosalie210

Woody Allen (2014)

Magic in the Moonlight

Comédie romantico-philosophique possédant un charme fou (je me souviens en être sortie avec un grand soleil dans la tête ^^), "Magic in the Moonlight" représente dans la filmographie de Woody Allen une parenthèse légère, fraiche et pétillante entre deux films beaucoup plus sombres "Blue Jasmine" et "L'Homme irrationnel". Il se situe dans l'univers de la magie et des sciences occultes, un thème souvent abordé par Woody Allen ("Alice", "Le Sortilège du scorpion de jade", "Scoop", "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" etc.). L'ouverture sur un spectacle d'illusionnisme est une mise en abyme du film lui-même (et du pouvoir du cinéma en général). Ne nous fait-il pas croire que nous sommes dans les années 20, au bord de la Riviera, dans une luxueuse villa en compagnie d'une compagnie distinguée? La musique jazzy, les costumes et les véhicules classieux années folles, la magnifique photographie de Darius Khondji magnifiant les paysages provençaux, tout concourt à nous immerger dans une atmosphère enchanteresse. Pourtant c'est du pur fake (et ce d'autant plus que les films européens de Woody Allen ont un caractère de carte postale exotique ne montrant que luxe, calme, volupté, images d'Epinal touristiques etc.) Démasquer les fake, c'est la spécialité de l'illusionniste britannique Stanley Crawford (Colin Firth, un magicien du regard qui est fait pour ce genre de rôle de vieil aigri sarcastique qui voit tout d'un coup le monde autour de lui se réenchanter) plus connu sous son pseudonyme de Wei Ling Soo (une caricature de chinois à la Fu Manchu avec longues moustaches, natte et boule à zéro). Un personnage dérivé du magicien Houdini qui avait effectivement traqué dans les années 20 les escrocs détroussant de riches clients en se faisant passer pour des spirites. Stanley a une personnalité cynique, arrogante et misanthrope qui le porte à dénigrer tout le monde et à ne croire à rien (ses répliques pleines d'ironie sont un régal pour le spectateur). Mais il va se faire piéger par son meilleur ami (ou plutôt ennemi) et une pseudo medium de 19 ans, Sophie Baker (Emma Stone, craquante comme tout) dont le charme va le mener par le bout du nez alors même que tout est fait pour que le spectateur voit les artifices grossiers qu'elle emploie pour tromper son monde. Lui aussi en fait les voit mais il est tellement grisé par les délicieux moments qu'il passe avec la jeune femme qu'il préfère vivre dans l'illusion pour en profiter le plus possible. Ainsi même si l'existence d'un monde invisible est une porte définitivement close pour Woody Allen et qu'il s'interroge sur son pouvoir de cinéaste, il célèbre les joies de l'alchimie amoureuse (ou son illusion, la fin est volontairement ambigüe ^^), c'est déjà ça.

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