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Kirikou et les bêtes sauvages

Publié le par Rosalie210

Michel Ocelot (2005)

Kirikou et les bêtes sauvages

Autant "Kirikou et la sorcière" (1998) fait partie de ces grands films d'animation qui grâce à leurs différents niveaux de lecture peuvent parler à un très large public, autant "Kirikou et les bêtes sauvages" est davantage destiné aux très jeunes enfants. Il se compose en effet de petites histoires qui n'ont pas trouvé leur place dans le long-métrage d'origine. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une suite mais d'une bifurcation du premier récit. "Kirikou et les bêtes sauvages" commence en effet sur une scène vue dans "Kirikou et la sorcière" (1998): celle où l'eau jaillit de nouveau de la source et manque noyer Kirikou. Puis il enchaîne quatre récits d'une vingtaine de minutes chacun reliés par un griot (le grand-père de Kirikou) et des rencontres avec les éléments de la nature africaine (animaux, plantes, paysages) où Kirikou devient successivement jardinier, potier, marchand, voyageur et médecin:

- Premier récit: le combat de Kirikou contre une hyène noire ayant ravagé le potager du village.
- Deuxième récit: un mystérieux buffle dont Kirikou est le seul à se méfier compromet la vente de la production artisanale du village indispensable pour échapper à la famine.
- Troisième récit: la tentative d'enlèvement de Kirikou par Karaba et son étrange voyage dans la savane sur la tête d'une girafe.
- Quatrième récit: la tentative de Kirikou, déguisé en fétiche de s'emparer des fleurs jaunes qui poussent près de la case de Karaba, seul antidote aux fleurs qui ont empoisonné les femmes du village.

En dépit de leur caractère anecdotique, ces petites histoires faciles à suivre ont plusieurs intérêts notables: elles sont bien racontées et toujours aussi magnifiquement illustrées (l'esthétique de Kirikou est une merveille). Elles offrent des éclairages bienvenus sur une culture que nous connaissons beaucoup plus mal que celle des américains, l'Afrique n'étant pas c'est le moins que l'on puisse puisse dire au coeur de la mondialisation culturelle. Il y a donc un aspect documentaire important dans ce film comme dans le précédent que ce soit dans le domaine des techniques agricoles (entretien et irrigation du potager), artisanales (la fabrication et la cuisson des poteries), celui des rites ou celui de l'alimentation (la bière nouvelle). Enfin cela fait toujours du bien de suivre un personnage libre-penseur qui ne suit pas le troupeau, n'a pas ses peurs et ses préjugés, fait preuve de curiosité et d'initiative. Un beau miroir tendu aux spectateurs, quel que soit leur âge.

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