Die Hard 4: Retour en Enfer (Die Hard 4 : Live free or Die hard)
Len Wiseman (2007)
L'idée de départ de ce quatrième "Die Hard", 12 ans après le dernier opus était bonne: jouer sur le décalage générationnel entre un John McLane (Bruce WILLIS) vieillissant et dépassé par les nouvelles technologies et des petits jeunes biberonnés au numérique. Hélas, ce sujet prometteur n'est traité que de façon superficielle le temps de quelques gags et punchlines bien senties ("Vous êtes une montre à remontoir au temps du numérique"). Pour le reste, "Retour en enfer" est un blockbuster d'aujourd'hui, sans âme ni originalité. Le réalisateur Len WISEMAN se contente de servir un plat réchauffé à base d'éléments puisés dans les précédents films de la saga et de scènes d'action qui en mettent plein la vue mais que l'on a déjà vues ailleurs tout en piétinant allègrement l'esprit originel de la saga conçue par John McTIERNAN. John McLane devient un super héros capable de se relever sans presque une égratignure de chocs et de chutes monstrueuses alors qu'il était à la base un personnage humain et vulnérable qui souffrait dans sa chair. Plus grave encore, le caractère rebelle du personnage est évacué en même temps que la critique des institutions et de la société qui était sous-jacente. A la place nous avons un film paranoïaque post-11 septembre bien manichéen ("Il faut sauver l'Amérique des méchants terroristes") avec pour bras armé un fervent patriote décérébré soumis aux ordres de ses supérieurs jusqu'au sacrifice kamikaze. Les ficelles du film sont en effet particulièrement grosses. Le méchant, Thomas Gabriel (joué par un Timothy OLYPHANT parfaitement inexistant au demeurant) est un Oussama Ben Laden 2.0 qui après avoir travaillé pour les USA se retourne contre son ancien employeur. A l'aide d'une poignée de hackers, il parvient à paralyser l'ensemble des infrastructures du territoire et à s'emparer de l'espace aérien avec une facilité déconcertante. Il faut dire que face à eux, le pays est un open bar désarmé ne disposant ni d'une police, ni d'une armée, ni de services secrets, ni d'un réseau d'écoutes à échelle mondiale digne de ce nom. D'où le "justicier" qui à lui tout seul détruit l'infâme réseau et sauve le pays. Montrer la réalité de la puissance américaine, se serait la mettre en question à la façon d'Edward Snowden. Et ça, il n'en est visiblement plus question si l'on en juge par le lavage de cerveau et le dopage musculaire subi par John McLane désormais incassable ^^.
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