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Oslo, 31 août (Oslo, 31. August)

Publié le par Rosalie210

Joachim Trier (2011)

Oslo, 31 août (Oslo, 31. August)

Au premier visionnage en 2012, je n'avais pas aimé ce film tout en reconnaissant sa virtuosité technique. Le personnage d'Anders (Anders Danielsen LIE) m'avait paru être un gosse de riches plaintif, un intellectuel "fin de siècle" se regardant le nombril et se complaisant dans sa vacuité. La découverte des origines de "Oslo 31 août" à savoir "Le Feu Follet" de Drieu la Rochelle adapté au cinéma par Louis MALLE en 1963 m'a aidé à mieux l'apprécier.

Parmi les scènes remarquables du film, on peut citer un jeu d'échos particulièrement subtil entre trois scènes:

- La scène d'ouverture qui rend hommage au matériau littéraire d'origine avec une adaptation des fragments du "Je me souviens" de Georges Perec. On entend des voix d'hommes et de femmes évoquer des souvenirs d'un Oslo à visage humain qui n'est plus (les habitations ayant été remplacées par des bureaux ou des parkings).

- La scène du café où Anders écoute les conversations autour de lui sans y participer comme s'il ne faisait déjà plus partie de ce monde. On pense à une référence aux "Les Ailes du désir" (1987) sauf qu'au lieu d'être un ange qui aspire à l'humanité, Anders est un humain qui aspire à rejoindre le monde des anges. A un moment donné, il entend une fille faire une longue listes de désirs un peu sur le mode du jeu de cartes de Lynn Gordon "52 choses à faire dans sa vie avant de mourir". Or le drame de Anders est justement de ne plus rien ressentir, comme s'il était déjà mort intérieurement.

-La scène de fin, une succession de plans à rebours des lieux visités par Anders tout au long du film. Des plans désormais vides de présence humaine qui soulignent cruellement l'absence du protagoniste principal. Mais avant d'en arriver à cet effacement total, on remarque tout au long du film combien Anders a fait le vide autour de lui entre sa copine qui ne répond pas au téléphone, sa soeur qui refuse de le voir, ses parents partis en voyage et qui ont vendu la maison ou son ami Thomas (Hans Olav BRENNER) qui l'invite à une soirée où lui-même ne vient pas.


Ultime remarque, la première tentative de suicide de Anders dans le lac fait penser à "L'Intendant Sanshô" (1954) de Kenji MIZOGUCHI.

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