Les Animaux fantastiques: Les Crimes de Grindelwald (Fantastic Beasts: The Crimes of Grindelwald)
David Yates (2018)
Après un premier volet d'exposition que j'ai trouvé réussi, j'ai été très déçue par ce deuxième film. Celui-ci pèche en effet à mes yeux sur deux points cruciaux:
-Un scénario trop chargé, trop compliqué qui vire rapidement à l'accumulation inutile. Il y a tant de personnages, de lieux, d'actions, de débauche d'effets spéciaux dans ce film que tout est survolé en vitesse sans que rien ne soit approfondi. Là où le premier opus se concentrait sur quatre personnages et leurs relations, prenait le temps de les situer personnellement et professionnellement, le deuxième se disperse tellement qu'il les désagrège. Seul Norbert Dragonneau (Eddie REDMAYNE) sort à peu près intact de cette bouillie indigeste. Sa personnalité originale ressort à plusieurs reprises et le film met également en lumière son lien étroit avec Dumbledore (joué par un Jude LAW à qui le rôle va comme un gant). Mais les trois autres ne font que de la figuration. Jacob (Dan FOGLER) et Queenie (Alison Sudol) sont particulièrement malmenés. Le premier ne sert à rien et se contente d'assister passivement aux événements, les bras ballants et la bouche ouverte de surprise la plupart du temps. La seconde trahit la cause sans que l'on comprenne pourquoi (à moins qu'elle ne soit complètement idiote?), d'ailleurs le scénario a oublié au passage qu'elle avait une sœur. Quant aux nouveaux personnages, ils sont inexistants.
-Une absence de relief qui se traduit par une monotonie de ton tout au long du film. Celui-ci se veut très sombre mais l'uniformité n'a jamais réussi à Steve KLOVES (le scénariste) et David YATES (le réalisateur). Dans le premier volet, "Les animaux fantastiques" (2016) tout comme dans le sixième film de la saga Harry Potter ils alternaient avec davantage de bonheur la légèreté et le drame. Dans cet opus, on est davantage dans l'esprit des deux films sur les Reliques de la mort: de l'action, de sombres révélations, des drames et de l'ennui, beaucoup d'ennui. Car sans un minimum de chaleur humaine, aucune émotion n'est possible. Les sermons et les actes criminels de Grindelwald (Johnny DEPP qui fait du Johnny DEPP) ne sont pas terrifiants ils sont juste barbants.
Commenter cet article