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Charade

Publié le par Rosalie210

Stanley Donen (1963)

Charade

Stanley DONEN n'a pas fait que des comédies musicales, il a également excellé dans la comédie policière. La preuve avec "Charade", un petit bijou du genre porté par un duo de stars réuni pour la seule et unique fois à l'écran: Cary GRANT et Audrey HEPBURN. On peut déplorer la lourde tendance d'apparier de jeunes et jolies actrices avec des acteurs qui auraient l'âge d'être leur père d'autant que Stanley DONEN est un récidiviste. En effet il avait jeté quelques années plus tôt Audrey HEPBURN dans les bras de Fred ASTAIRE pour Drôle de frimousse (1956). Cependant le couple Grant/Hepburn fonctionne bien à l'écran et dégage beaucoup de charme et d'élégance ce qui fait que l'on oublie assez vite ce désagrément, hélas très courant, société patriarcale oblige!

"Charade" lorgne explicitement du côté des thrillers hitchcockiens comme "Vertigo (1958)" (la bagarre sur le toit), "Psychose (1960)" (le meurtre dans la salle de bains) ou "L'Ombre d'un doute (1943)" (le personnage qui tombe d'un train) sans parler de la présence de Cary GRANT qui a joué dans plusieurs de ses films dont "La Mort aux trousses (1959)". Mais "Charade" est aussi une comédie pétillante dont le célèbre générique aux couleurs pop est signé Maurice BINDER créateur de génériques pour les James Bond. La question du faux-semblant y est centrale. Comme dans la "Lettre" d'Edgar Allan Poe, la clé de l'énigme se trouve sous le nez des personnages sans qu'ils s'en aperçoivent alors que Regina Lampert a de sérieux problèmes avec l'identité de ses partenaires amoureux. Veuve d'un mari dont elle ne savait rien, pas même le vrai nom puisqu'il se dissimulait sous de fausses identités, elle tombe amoureuse d'un personnage qui lui ment sur son identité réelle. Et Cary Grant, spécialiste des rôles à multiples facettes s'en donne à cœur joie. Est-il pour autant semblable à son mari, peut-elle lui faire confiance, qui est-il réellement? Ces questionnements donnent lieu à un jeu de pistes et à un marivaudage des plus réjouissants. Car derrière la multiplicité des identités, il y a une question récurrente, la seule qui soit d'importance (le trésor n'étant qu'un Mc Guffin): "Y-a-t-il une madame Peter Joshua? Alexander Dyle? Adam Canfield? Brian Cruikshank?" Avec dans les trois premiers cas, une seule et même réponse, ils sont divorcés. La quatrième étant un peu différente et logique puisqu'elle dénoue l'intrigue en même temps qu'elle lève le voile sur la véritable identité du protagoniste.

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