L'Oiseau bleu (The Blue Bird)
Maurice Tourneur (1918)
Maurice Maeterlinck est une figure de proue du mouvement symboliste de la fin du XIXeme siècle et du début du XXeme siècle. Outre le livret de sa célèbre pièce "Pelléas et Mélisande" mise en musique par Debussy, il est internationalement connu pour "L'Oiseau bleu", une pièce de théâtre pour enfants qui fut transposée à l'écran dès 1910. Le film de Maurice Tourneur date de 1918. C'est sans doute la version la plus réussie de cette œuvre onirique et animiste que l'on compare souvent à "Alice au pays des merveilles" ou au "Magicien d'Oz" avec une touche de Dickens et de Grimm en plus.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue dans "L'Oiseau bleu". Il s'agit d'un voyage imaginaire effectué par deux enfants de bûcheron, Tyltyl et Mytyl à la recherche d'un oiseau bleu capable de rendre la santé à la fille de leur voisine. Après avoir traversé le miroir (sous forme d'un diamant qu'il faut tourner), ils découvrent l'âme qui se cache dans les objets et animaux familiers de leur maison. Un passage qui fait penser aux gluons de la géniale série des années 80 "Téléchat". Avec eux, ils se rendent au pays du souvenir où ils retrouvent leurs grands-parents et leurs frères et sœurs, au palais de la nuit où se cachent les pires tourments, au jardin des bonheurs simples de la vie, dans la forêt et au pays de l'avenir des enfants pas encore nés où ils découvrent leur futur petit frère.
Pour traduire l'atmosphère de cet univers, Tourneur et son équipe utilisent tous les moyens que leur offre le cinéma en matière de lumières, de trucages, de montages pour un résultat visuellement splendide. Certaines séquences s'inspirent du théâtre d'ombres chinoises, d'autres des ballets russes, d'autres encore ressemblent à des tableaux avec l'usage du cadre dans le cadre. Hélas la pellicule est abîmée par endroits, altérant certaines images.
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