Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La rivière rouge (Red River)

Publié le par Rosalie210

Howard Hawks (1948)

La rivière rouge (Red River)

Coup d'essai, coup de maître. Pour sa véritable première incursion dans le genre, Hawks signe un chef d'œuvre, le meilleur des cinq westerns qu'il a réalisé dans sa carrière avec "Rio Bravo". Mais contrairement à ce dernier qui est un western de chambre débordant de camaraderie, "La rivière rouge" fait la part belle aux grands espaces, à l'âpreté et à la violence. Rude tâche en effet que celle de ces hommes convoyant 9000 têtes de bétail sur 1600 km, du sud du Texas où la demande s'est effondrée suite à la guerre de Sécession jusqu'au Kansas où c'est l'offre qui manque. Les épreuves s'accumulent, des intempéries aux attaques d'indiens en passant par l'emballement du troupeau. Mais la pire des épreuves s'avère d'être sous les ordres du tyrannique Dunson qui finit par se croire investi d'un droit divin de vie et de mort sur ses troupes et punit impitoyablement tout signe de faiblesse.

Pour jouer le rôle de Dunson, Hawks avait au départ envisagé Gary Cooper. Mais celui-ci effrayé par un personnage aussi sombre avait reculé. Désireux de prouver qu'il était un vrai acteur (il y en a qui en doutent encore aujourd'hui, les préjugés ont la vie dure), John Wayne a relevé le défi avec maestria. Son personnage d'une dureté peu commune bascule peu à peu dans une folie autodestructrice que seule la famille hawksienne vient empêcher: le vieux complice dévoué (Walter Brennan qui fait également office de narrateur), la femme forte(Joanne Dru), le fils adoptif rebelle (Montgomery Clift, débordant de charisme).

Impressionné par la prestation de son protégé sous la férule de Hawks ("Je ne savais pas que ce grand nigaud savait jouer"), Ford lui confiera des rôles plus complexes dont celui de Nathan Edwards dont les accès de violence autodestructrice ne sont pas sans rappeler ceux de Dunson.

Commenter cet article