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Max en convalescence

Publié le par Rosalie210

Max Linder (1911)

Max en convalescence

Max en convalescence tout comme Les débuts de Max au cinéma a un caractère autobiographique. Victime d'un accident pendant un tournage (éventration à la suite d'un saut acrobatique en patin à roulettes au Théâtre de la Cigale), Max Linder dût subir une opération et s'arrêter plusieurs mois en 1911 durant lesquels il effectua sa convalescence auprès de sa famille dans le bordelais.

L'influence des frères Lumière est bien repérable. Le début est un quasi copier-coller de L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat. Sauf que nous ne sommes pas dans le sud-est mais dans le sud-ouest, à Saint-Loubès précisément. Max est accueilli par sa sœur Marcelle et tous deux se rendent dans la maison de leurs parents Jean et Suzanne Leuvielle (le véritable nom de Max Linder étant Gabriel Leuvielle). Le décor champêtre semble idéal pour se reposer. Mais c'est sans compter sur l'animosité d'un poney qui prend un malin plaisir à tourmenter le pauvre Max, l'arrosant, le faisant tomber de sa chaise et finalement le précipitant dans le canal. Seul le chien fidèle de la famille viendra à son secours.

Max Linder met en scène beaucoup d'animaux dans ses films. Soit en tant qu'alliés, soit en tant qu'ennemis. On peut tout à fait interpréter cette omniprésence comme une représentation des pulsions refoulées. Pulsion de vie avec le chien et pulsion de mort avec le poney. Le caractère autodestructeur de Max Linder n'avait pas encore pris le dessus mais il s'exprimait déjà dans ce film qui montre également qu'en dépit de l'apparente sérénité familiale, Max s'était isolé avec une existence de saltimbanque très éloignée des valeurs bourgeoises de celle-ci. La fin en forme d'engloutissement préfigure l'oubli de Max dans sa propre famille, l'enterrement honteux de ses films dans le jardin, une omerta que sa fille mettra des dizaines d'années à briser.

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