Les As de la jungle
David Alaux (2017)
"Les As de la jungle" est le premier long-métrage de la société TAT productions basée à Toulouse. Créée en 2000 par David Alaux, Éric Tosti et Jean-François Tosti, elle a commencé par réaliser des publicités puis des courts-métrages et des téléfilms dont le premier "As de la jungle: opération banquise" en 2011 avant de connaître le succès en 2012 avec la série dérivée "Les As de la jungle en direct" puis en 2013 "Les As de la jungle à la rescousse" qui leur a permis de gagner plusieurs prix.
Nul besoin cependant de connaître les opus précédents pour apprécier le long-métrage même si l'intrigue adopte certains raccourcis. La formation de la bande ne nous est pas racontée par exemple.
Si le scénario ne brille pas par son originalité en reprenant le thème archi-rebattu d'une bande de super-héros contre un super-méchant, il utilise la parodie et le décalage avec intelligence, fraîcheur et dynamisme. De plus il réussit à nous attacher aux personnages. Comme dans "Le grand méchant renard", il aborde le thème décidément très français des nouvelles familles à travers une filiation élective inter-espèces: Natacha la tigresse est une super-justicière qui recueille et élève Maurice, un pingouin qui pour lui ressembler se peint des rayures sur le corps et qui adulte, adopte à son tour Junior, un poisson-clown. Natacha fait partie des fortiches, une bande de justiciers à la retraite et Maurice a repris le flambeau en fondant les "As de la jungle" avec son fils adoptif et une bande de bestioles aussi hétéroclite qu'improbable: deux crapauds Alf et Bob, une chauve-souris Batricia, un tarsier, Gilbert qui est le scientifique de la bande et un gorille bien neuneu Miguel (qui n'a que deux mots de vocabulaire: bananes et taper!). Bien entendu le comique naît du décalage entre cette équipe de bras cassés et l'image que l'on se fait d'une équipe de super-héros. Là-dessus les réalisateurs s'amusent à placer de judicieuses références à "Mission: impossible", "Rocky" (Eye of The Tiger) et surtout "Indiana Jones et le temple maudit" avec la descente en wagonnets! Enfin sur le plan technique, le résultat est de bonne facture en dépit d'un budget réduit par rapport aux studios américains. L'animation française se porte bien et on espère qu'elle continuera à se développer.
Pour les toulousains et ceux qui iront séjourner dans la ville rose d'ici juillet 2018, une exposition très bien faite aborde les techniques d'animation et les aspects écologiques de l'univers des "As de la jungle" au muséum d'histoire naturelle.
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