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La Captive aux yeux clairs (The Big Sky)

Publié le par Rosalie210

Howard Hawks (1952)

La Captive aux yeux clairs (The Big Sky)

"La captive aux yeux clairs" est le deuxième western réalisé par Howard Hawks. Comme "La rivière rouge" il se situe dans les grands espaces au contraire de la trilogie de westerns de chambre qu'il réalisera après ("Rio Bravo", "Eldorado" et son dernier film "Rio Lobo"). Il s'inspire du début du roman d'A. B. Guthrie et nous raconte un épisode clé de la conquête de l'ouest dans le premier tiers du XIXeme siècle: la rivalité entre les peuples pour l'appropriation du territoire et de ses richesses. Certes, les français ont perdu leurs colonies américaines au XVIIIeme siècle mais ils sont toujours présents dans ce qui fut "La nouvelle France" et dont la frontière avec le monde sauvage qui reste à conquérir se situe sur le Mississipi. L'´expédition du capitaine Jourdonnais espère doubler la compagnie anglo-saxonne qui monopolise le commerce des fourrures en remontant le cours du fleuve Missouri jusqu'au pied des Rocheuses, là où vivent les indiens Blackfoot. Pour entrer en contact avec eux, ils ont trois atouts que n'ont pas leurs rivaux: une princesse indienne, Teal-Eye (Elizabeth Threatt) capturée par une tribu adverse qu'ils ramènent chez elle, un indien un peu zinzin surnommé "poor devil" qui s'est égaré sur leur camp et enfin Zeb Calloway (Arthur Hunnicutt), un vieil aventurier marginalisé parce qu'il parle l'idiome Blackfoot ce qui en fait un "hybride". Le neveu de Zeb, Boone (Dewey Martin) et son ami insérapable Jim (Kirk Douglas), deux jeunes trappeurs un peu têtes brûlées sont du voyage.

Tout l'art de Hawks et de mêler à ce contexte historique des enjeux intimes. Le road-movie ou plutôt "fluvial movie" devient un parcours initiatique épousant le rythme nonchalant du cours d'eau. Grandir c'est accepter l'Autre (l'indienne et la femme) ce qui implique la séparation du Même. Boone choisit de quitter son ami et sa communauté pour vivre avec les indiens, esquissant une autre forme de société possible, basée sur le multiculturalisme.

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