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La La Land

Publié le par Rosalie 210

Damien Chazelle (2016)

La La Land

Un feel good movie qui sonne faux, voilà comment j'ai ressenti La La Land. Alors oui, il y a de belles choses: l'ouverture inspirée des "Demoiselles de Rochefort" de Jacques Demy, la conclusion "conte de fée" en forme de réalité alternative, quelques envolées lyriques brisées net par des contretemps qui vont s'avérer fatals (la première rencontre, le premier "pas de deux".) La musique est particulièrement soignée tout comme les éclairages (les vues de Los Angeles d'en haut sont splendides). On en prend plein la vue, plein les oreilles... Et pourtant la mayonnaise ne prend pas car une fois de plus (après Whiplash) le réalisateur s'empêtre dans ses contradictions. Créer de la magie avec des acteurs aussi mal assortis est mission impossible. Emma Stone est bien mignonne mais elle minaude à longueur de temps (on dirait une gamine de 16 ans!) alors que Ryan Gosling a le charisme, la sensualité et l'expressivité d'une baignoire (non Ryan, désolée mais tu n'as pas la "saturday night fever".) Leur histoire sent la pacotille à plein nez. Quant à leurs capacités en chant et en danse, disons qu'elles ne volent pas très haut. C'est voulu dans l'espoir d'en tirer quelque chose de fragile, d'émouvant. Mouais. A mon avis ça ne remplace pas le talent. D'autre part à force de citer (piller?) à droite et à gauche d'illustres classiques, on frise le maniérisme et/ou l'indigestion (Sara Preciado en a fait une liste non exhaustive sur Vimeo). Le scénario souffre de longueurs car l'histoire privée de seconds rôles et d'enjeux forts est un peu trop ténue. Enfin et peut-être surtout, comme Whiplash, la vision que Chazelle a de l'art, axée sur la performance est antinomique avec ce qu'il prétend nous donner: du plaisir.

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