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La dame du vendredi (His Girl Friday)

Publié le par Rosalie210

La dame du vendredi (1940)

La dame du vendredi (His Girl Friday)

Le titre français, en dessous de tout ne rend pas justice à la comédie de Hawks. "His girl friday" aurait dû être traduit par "Sa femme à tout faire" ou "Sa boniche" en raison de l'allusion à Vendredi, l'esclave de Robinson et non par "La dame du vendredi" qui ne veut rien dire.
Tiré d'une pièce de théâtre de Ben Hecht et Charles MacArthur "The Front Page" (À la une) qui connut pas moins de 4 adaptations au cours du XXe siècle, His girl friday qui est la 2eme est la plus réussie. L'idée forte et audacieuse de Hawks est de féminiser le personnage principal qui est reporter-journaliste, véritable ovni dans un milieu aussi machiste. Il peut ainsi mêler avec bonheur screwball comédie et satire du milieu journalistique (et par extension de la société américaine). Sur le plan visuel, c'est assez pauvre en raison de l'origine théâtrale de l'œuvre. Les acteurs sont confinés essentiellement dans deux pièces. Mais la situation de huis-clos convient à Hawks qui sait particulièrement bien agencer ses personnages dans un espace restreint (par exemple les conversations téléphoniques deviennent un jeu assez étourdissant). Sur le plan des dialogues, c'est un feu d'artifice avec pas moins de 240 mots prononcés par minute (le fameux débit mitraillette de la screwball atteint ici son maximum au point que les réparties se chevauchent) et des passages improvisés assez savoureux comme celui où Cary Grant met en relation le film et son contenu en disant que le fiancé de Hildy ressemble à l'acteur Ralph Bellamy...qui effectivement joue le rôle de son fiancé Bruce. Les manigances du beau Cary (alias Walter Burns) pour mettre Bruce en boîte (au sens propre et au sens figuré) et l'empêcher d'épouser sa bientôt-mais-pas-encore-ex-femme sont irrésistibles. Pas étonnant que His girl friday ait été choisie comme l'une des 7 comédies ayant permis de définir le genre du remariage. Quant à Hildy, tiraillée (là encore au sens propre comme au sens figuré) entre une trépidante mais houleuse existence dans le milieu du journalisme et un destin plan-plan de femme au foyer au fin fond de l'Amérique profonde, elle offre un portrait de femme forte résolument classieux et moderne.

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